Africa-Press – Gabon. Le tout dernier concours d’entrée à l’Institut national de formation et d’action sanitaire et sociale (Infass) est entaché de soupçons de fraude qui ébranlent la confiance dans le système éducatif. Des voix s’élèvent sur les réseaux sociaux pour dénoncer un favoritisme ethnique au profit des Fangs, l’ethnie du ministre de la Santé. Une enquête approfondie s’impose pour déterminer les faits et les responsabilités.
La proclamation du concours d’entrée à l’École de santé du Gabon (INFASS), le 4 mars 2023 par la Direction générale de la Fonction publique, suscité une certaine controverse sur les réseaux sociaux. Si le Gabon, comme de nombreux autres pays, est confronté à des défis majeurs en matière de santé, la question de l’accès à l’éducation et à la formation des professionnels de la santé est cruciale pour répondre à ces défis. Des allégations de fraude dans le concours d’entrée à l’École de santé du Gabon (INFASS) mettent cependant en évidence les difficultés liées à l’organisation d’un processus de sélection équitable et transparent.
Selon des rapports sur les réseaux sociaux et un pointage sommaire effectué par GabonReview sur la liste des résultats, les candidats appartenant à l’ethnie du ministre de la Santé, les Fangs, ont remporté un nombre disproportionné de places dans les filières de l’INFASS. Plus précisément, il est allégué que 142 des 149 candidats admis dans la filière infirmiers d’État polyvalent (IDEP) externes sont des Fangs. Dans la filière Techniciens supérieurs en imagerie médicale, 43 des 80 candidats admis sont des Fangs, tandis que dans la filière d’Assistant social, 53 des 109 admis sont également des Fangs. Dans la filière Éducateur de jeunes enfants, les Fangs ont remporté 12 des 29 places disponibles. [Voir la polémique et le listing des résultats sur Facebook, en scrollant jusqu’en bas]
Des allégations ayant suscité de vives réactions de la part des Internautes gabonais, certains exprimant leur colère face à ce qui semble être une préférence ethnique flagrante dans le processus de sélection de l’INFASS. Les commentaires sur les réseaux sociaux ont fait état d’une «fraude à ciel ouvert» et d’une «racaille» orchestrée par le ministre de la Santé et la directrice de l’INFASS qui serait sa sœur.
Nécessité d’une enquête approfondie
Il convient cependant de relever que les données publiées en ligne n’ont pas pu être vérifiées par une source indépendante et qu’il n’y a pas de preuves solides pour étayer les allégations de fraude ou de préférence ethnique dans le processus de sélection de l’INFASS. Il n’en reste pas moins que toute allégation de fraude doit être étayée par des preuves tangibles et se doit d’être traitée de manière équitable et transparente par les autorités compétentes.
Le pays tout entier doit veiller à ce que son système de santé dispose d’un personnel qualifié et compétent pour répondre aux besoins de la population. La formation de professionnels de la santé doit être fondée sur des critères objectifs et impartiaux pour garantir l’égalité des chances pour tous les candidats, quelle que soit leur origine ethnique. Les allégations de fraude dans le concours d’entrée à l’INFASS sont préoccupantes et nécessitent une enquête approfondie pour déterminer les faits et les responsabilités.
Dans l’ensemble, cette affaire souligne l’importance de garantir la transparence et l’équité dans les processus de sélection des professionnels de la santé, mais aussi dans toute l’administration publique gabonais ainsi que la nécessité de s’attaquer aux inégalités en matière d’accès à l’éducation et à la formation dans le domaine de la santé. Les autorités compétentes ont donc un rôle crucial à jouer pour garantir l’intégrité et la transparence de ces processus. L’égalité des chances doit avoir ces principes pour ressorts.
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