Les secrets du vieillissement humain ont peut-être un lien avec celui des mouches

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Les secrets du vieillissement humain ont peut-être un lien avec celui des mouches
Les secrets du vieillissement humain ont peut-être un lien avec celui des mouches

Africa-Press – Gabon. Le vieillissement se déroule en deux phases chez les mouches et selon une étude, agir sur certains gènes permettrait de repousser la mort. Selon les chercheurs, ces travaux pourraient nous aider à mieux comprendre le vieillissement humain.

Un vieillissement en deux étapes

Le vieillissement humain revient assez souvent dans les médias scientifiques. Certains en ont fait une affaire personnelle comme Bryan Johnson, un entrepreneur américain passionné de technologie. En janvier 2023, il avait dévoilé un programme spécial anti-vieillissement qu’il aurait lui-même suivi, ce qui lui aurait permis de rajeunir son organisme à de nombreux niveaux.

Habituellement, une chose est pourtant certaine: les années passent et ne se rattrapent jamais, nous rapprochant petit à petit vers un inévitable décès. Or, malgré les recherches dont l’objectif est de repousser le vieillissement ainsi que la maladie, la longévité des humains dépend d’une quantité impressionnante de facteurs. Connaître les secrets du vieillissement humain passerait toutefois peut-être par un intérêt envers celui des mouches, comme le suggère une étude publiée dans la revue Aging Cell le 12 octobre 2023 et menée par des chercheurs de l’unité Ingénierie des Systèmes et Dynamique d’Évolution de l’Université Paris Cité (France).

Un changement de l’expression des gènes

Il y a une décennie, Michael Rera, le principal auteur de l’étude, avait démontré qu’il était possible de prévoir la mort des mouches du vinaigre (drosophiles). Ces insectes vivent généralement une cinquantaine de jours, mais le scientifique avait affirmé qu’il était possible de repérer celles dont l’espérance de vie n’était plus que de trois jours. Dans le cadre de ces recherches, la nourriture des drosophiles avait été teinte en bleu. Or, certains des insectes avaient perdu leur couleur naturelle quelques jours avant leur mort, passant d’un brun-orange au bleu. Selon les chercheurs, l’intestin des mouches devient perméable quelques instants avant la mort, laissant penser que le vieillissement se caractérise par deux étapes.

En phase de vie tardive, les drosophiles présentent des marqueurs de vieillissement ainsi qu’une forte diminution de leur capacité à se mouvoir. Or, ces effets du temps n’ont jamais été constatés sur des mouches se trouvant dans la première phase. La nouvelle étude a permis de comprendre que dans chaque cellule, les gènes jouent plusieurs rôles, dont la régulation et la reconstruction de l’organisme tout au long de la vie de l’insecte. Il s’avère que l’expression de certains gènes diffère entre les deux phases du vieillissement, en association non pas avec l’âge chronologique, mais à l’âge biologique.

Les chercheurs ont vérifié leur théorie en étudiant et en modifiant trois gènes chez la mouche du vinaigre. Il a été possible de retarder leur entrée dans la phase de vie tardive et d’augmenter ainsi leur longévité de 10 %. Sans surprise, les chercheurs ne peuvent confirmer si une telle chose est possible pour les humains. Toutefois, des changements biologiques pourraient être détectables plusieurs années avant la mort et si une phase de vie tardive existait réellement chez les humains comme chez les drosophiles, elle pourrait durer entre six et huit ans. Évidemment, de nouvelles recherches à venir devraient permettre d’acquérir davantage de certitudes à ce sujet.

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