Africa-Press – Gabon. Comme chaque fin d’année, le passage du 31 décembre au 1er janvier reste un moment fort dans la vie des gabonais, comme partout dans le monde. Dans les rues, avenues, marchés et espaces commerciaux de Libreville, l’atmosphère indique bien que l’heure est aux préparatifs du réveillon de nouvel an. Mais si elle est empreinte de ferveur, de gaieté et d’espérance, l’ambiance diffère selon que l’on s’apprête à se retrouver dans les agapes et breuvages en familles ou entre amis ; ou encore entre frères et sœurs dans les veillées de prières qui ne se comptent pas en pareilles circonstances à travers la capitale et le pays.
Les marchés sont en ébullition. Depuis plusieurs jours, commerçants et clients s’activent. On achète de quoi préparer les plats festifs, on cherche les tenues neuves pour les dîners et autres retrouvailles. Poissons fumés, viande de brousse, légumes, boissons, rien n’est laissé au hasard. L’ambiance est joyeuse, colorée, et parfois marquée par la flambée des prix.
« Je veux apprêter de bons petits mets pour ma famille. Mes enfants, mes petits-enfants, nous passerons le réveil en famille élargie cette année. Dieu nous a fait grâce, parce que par les temps qui courent, le dehors est très risqué », confie Jeannette, la cinquantaine, qui habite Sotéga dans le 2ème arrondissement de Libreville.
« Nous allons nous retrouver dans le cadre de notre association pour ce réveillon de fin d’année, chez un des nôtres. Les commissions mises en place s’y affèrent. Les membres ont l’autorisation de venir avec leurs familles pour qu’il n’y ait pas de soucis à se faire en faisant la fête. Ça va chauffer », s’impatiente visiblement Gilchrist, membre d’une association des ressortissants d’une localité de l’intérieur du pays à Libreville.
Les bars, maquis et bistrots ont fait le plein des congélateurs pour recevoir les adeptes de bacchus qui y seront pour ‘’lever le coude’’ jusqu’au petit matin. « Il y a tout ici, boissons locales comme étrangères. La sono a été renforcée et j’ai toutes les musiques du Gabon et du monde pour faire la fête », se satisfait La Mimie, qui n’a pas fait dans la demi-mesure pour satisfaire sa clientèle, dans un maquis très couru de Mindoubé 2, dans le 5ème arrondissement de Libreville.
En réalité dans les quartiers, les familles s’organisent. Certains choisissent de se retrouver autour d’un repas simple mais symbolique, d’autres optent pour des célébrations plus animées, entre musique, partage et rires. La traversée est aussi une période de réconciliation et de solidarité: on pardonne, on visite les aînés, on tend la main à ceux qui sont seuls ou en difficulté.
Comme d’habitude, dans les églises, des milliers de fidèles vont se rassembler pour la veillée de prière. Dans un climat empreint de ferveur religieuse, chrétienne notamment, les voix s’élèvent pour rendre grâce à Dieu, formuler des vœux de paix, de santé et de prospérité.
« Pour de nombreuses familles, la mienne notamment, c’est un rituel sacré: confier l’année écoulée au Très-Haut et accueillir la nouvelle année dans l’espérance », déclare Anatole, fidèle d’une des nombreuses églises éveillées de Libreville, précisément à Kinguélé, dans le 3ème arrondissement de la capitale.
Cette nuit-là, le Gabon tout entier semble s’unir dans une même émotion, celle de tourner la page, de faire le bilan, et d’espérer mieux. Entre foi et traditions, entre foires et familles, la traversée n’est pas seulement un passage d’une date à une autre, c’est un moment d’identité collective, un ancrage culturel, un souffle nouveau pour un pays qui veut regarder l’avenir avec foi et détermination.
Féeodora Madiba et Darène Mabelle Ayingone





