
Africa-Press – Gabon. Trois sites de captage de la nappe phréatique dite de la zone des Îles qui alimente en eau potable les 18.000 habitants du Grand Annecy (Haute-Savoie) ont été fermés au printemps 2023. La nouvelle ainsi que les résultats d’analyse viennent d’être rendu publics. L’eau des trois forages de la nappe des Îles est polluée par des PFAS. Ces composés perfluoroalkylées et perfluoroalkylés appelés communément « polluants éternels » à cause de leur persistance dans l’environnement et les organismes vivants commencent à être connus du grand public et des autorités françaises.
Une surveillance encore imparfaite de la pollution aux PFAS
En décembre 2022, un rapport de l’IGEDD (Inspection générale de l’environnement et du développement durable) relevait que « la France ne réglemente aucun PFAS dans le contrôle des eaux brutes et des eaux destinées à la consommation humaine ». Les PFAS ont véritablement émergé dans l’actualité française l’année dernière.
La distribution en eau potable a dû être suspendue dans une commune proche du lac. Crédits : Kaboompics / Pixabay.
Les résultats d’une enquête pour France 2 en 2022 portant sur les niveaux alarmants de ces substances dans l’eau, l’air et les sols de communes au sud de Lyon ont braqué les projecteurs sur la région Auvergne-Rhône-Alpes. A quelques kilomètres d’Annecy, Rumilly a suspendu la distribution de l’eau potable issue de deux captages d’eau. Les usines Tefal et des skis Salomon, une ancienne tannerie ainsi que deux décharges étaient l’épicentre des pollutions.
Le gouvernement a publié le 27 juin 2023 un arrêté définissant les modalités d’une campagne d’identification et d’analyse de ces substances. Sont visés certains types de sites industriels susceptibles de rejeter des PFAS dans l’environnement et présentant un risque majeur de pollution. Ils ont l’obligation d’analyser à leur charge leurs rejets aqueux.
« Nous avons dit stop puisque nous avions le lac »
Certaines communes et collectivités territoriales vont au-devant de l’inquiétude des populations en sollicitant les services de l’Etat et ce, sans attendre les signalements des industriels. C’est dans ce contexte que la direction de l’eau du Grand Annecy (Haute-Savoie) a sollicité l’Agence régionale de santé d’Auvergne-Rhône-Alpes dès 2022.
Les résultats d’analyse ont entraîné l’arrêt des captages sur les puits pollués en mars 2023. A noter que ces résultats n’ont été portés que tardivement à la connaissance du grand public, comme l’explique le quotidien Le Monde en ce mois d’octobre. Il y a une contamination effective par des PFAS de trois puits de la zone des Îles, avec des valeurs supérieures aux limites de qualité fixées à 100 ng/L lorsque l’on additionne les résultats de 20 composés perfluorés analysés. Pour certains prélèvements, les résultats obtenus grimpent jusqu’à 4 fois cette limite, laquelle a été établie selon une directive européenne.
Le puits de captage le plus contaminé a été fermé dès 2022. La communauté du Grand Annecy a envisagé dans un premier temps de diluer l’eau de deux autres sites avec celle du lac. « Elle aurait été bonne réglementairement, nous étions en dessous de 0,1 μg/l par la dilution, elle était distribuable et potable, mais nous ne l’avons pas fait pour raisons de sécurité… » expliquait Pierre Bruyère, vice-Président de la communauté d’agglomération du Grand Annecy lors d’une réunion du Conseil de communauté en avril dernier. « Nous avons dit stop puisque nous avions le lac ». L’enquête sur les origines de cette pollution est en cours, trois sites industriels sont « potentiellement concernés ».
L’agglomération annécienne envisage des analyses mensuelles des PFAS dans sa zone industrielle, comme de scruter également les réseaux d’eau de l’aéroport d’Annecy-Mont Blanc.
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