Réflexion Citoyenne Sur Droits Femmes À Port-Gentil

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Réflexion Citoyenne Sur Droits Femmes À Port-Gentil
Réflexion Citoyenne Sur Droits Femmes À Port-Gentil

Africa-Press – Gabon. À l’occasion de la célébration différée de la Journée nationale de la femme gabonaise, une conférence-débat s’est tenue le 17 mai à Port-Gentil. Placée sous le thème «Droits des femmes et autonomisation», cette rencontre organisée par la Conacce Chaplains Gabon et l’ONG Aurore a réuni plus d’une cinquantaine de participantes autour des enjeux cruciaux de l’égalité et de l’indépendance économique des femmes.

Accueillie dans la salle des conférences de la direction provinciale de la Famille de l’Ogooué-Maritime, cette initiative visait à sensibiliser les femmes à leurs droits fondamentaux, tout en encourageant l’entrepreneuriat féminin comme levier d’autonomisation. Pour Ida Flore Maroundou, présidente de l’ONG Aurore, l’investissement dans l’autonomie économique des femmes est un passage obligé pour garantir l’égalité des sexes, éradiquer la pauvreté et favoriser une croissance inclusive. «Il s’agissait avant tout de rappeler aux femmes qu’elles ont droit à un emploi, à un revenu, et qu’il est possible de valoriser les produits locaux pour générer des ressources», a-t-elle affirmé.

L’événement a aussi été l’occasion d’un travail d’information sur la loi n°006/2021 relative à l’élimination des violences faites aux femmes et à la promotion de leurs droits au Gabon. Les échanges ont insisté sur l’importance de connaître ces dispositions légales, souvent méconnues, qui protègent les femmes dans divers domaines: emploi, rémunération, santé, éducation, et exercice d’une activité professionnelle. Hertha Ikinda-Ossélét, magistrate à la Cour d’appel judiciaire de Port-Gentil, a pour sa part mis en lumière les enjeux liés à la reconnaissance juridique du travail domestique non rémunéré.

Quid de l’union libre?

«L’un des axes importants de notre plaidoyer est de faire reconnaître ce travail à sa juste valeur et de favoriser des politiques permettant de mieux concilier vie familiale et vie professionnelle», a-t-elle déclaré. Autre thématique abordée: la question successorale, souvent source de conflits dans les familles. La magistrate a précisé que de nombreuses femmes, vivant en union libre, ne peuvent revendiquer légalement le statut de conjoint survivant. Toutefois, elles peuvent être reconnues comme tutrices légales des enfants mineurs héritiers. Cette clarification a suscité un vif intérêt parmi les participantes, confrontées à ces situations dans leur quotidien.

En toile de fond, l’ensemble des intervenantes ont souligné que la pauvreté reste un frein majeur à l’autonomisation. Plus une femme est en situation de précarité, moins elle a accès à l’emploi, aux ressources, ou à la participation à la vie publique. Encourager l’investissement et l’initiative économique à petite échelle apparaît dès lors comme une stratégie pertinente pour sortir de la dépendance. Les organisateurs ont annoncé la tenue prochaine d’un séminaire de sensibilisation sur les freins émotionnels à l’autonomie, prévu pour début juin. Une initiative saluée, qui vise à accompagner les femmes non seulement dans leur parcours économique, mais aussi dans leur reconstruction psychologique.

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