Torture Et Impunité Dans Les Forces De Sécurité Gabonaises

1
Torture Et Impunité Dans Les Forces De Sécurité Gabonaises
Torture Et Impunité Dans Les Forces De Sécurité Gabonaises

Africa-Press – Gabon. A la faveur d’une conférence de presse organisée ce jeudi 28 août 2025 à Libreville, la famille Ayami a dénoncé les sévices subis par l’un des leurs, Lévi Ayami, victime présumée de torture par des agents de la Direction générale des services spéciaux (DGSS). Le silence des autorités sur le sujet alimente l’indignation.

Ce jeudi 28 août 2025 à Libreville, la salle retenue pour la rencontre avec les journalistes a été marquée par l’émotion. C’est la sœur de la victime, Aïda Ayami épouse Nyonda, qui a pris la parole au nom de la famille. «Mon frère devait être ici aujourd’hui, mais les traumatismes physiques et psychologiques qu’il a subis ne lui permettent pas encore de s’exprimer publiquement», a-t-elle déclaré.

Selon elle, Lévi Ayami, simple citoyen vivant au PK8, aurait été arrêté et sévèrement maltraité par des agents de la DGSS, accusé à tort de complicité dans une affaire de vol de fonds impliquant un gouverneur. «Pas dans un pays de guerre, pas sous une dictature lointaine, mais ici au Gabon, en 2025», a souligné sa sœur. Elle décrit des scènes de violence: coups de matraque, humiliations et blessures physiques attestées par un certificat médical.

Toujours d’après la famille, l’affaire aurait pris un tournant inattendu lorsque le gouverneur lui-même serait intervenu, confirmant que la principale suspecte, Jessica, était sa compagne et qu’aucun vol d’argent n’avait été commis. «Après avoir failli tuer mon frère, ils se sont contentés de dire: c’était un malentendu», a dénoncé Mme Ayami.

Plusieurs démarches judiciaires entamées

Depuis la libération de la victime, la famille a engagé plusieurs démarches judiciaires. Une plainte a été déposée auprès du tribunal de première instance de Libreville pour «torture, traitements inhumains et dégradants, séquestration arbitraire, abus d’autorité et dénonciation calomnieuse». La Commission nationale des droits de l’homme a également été saisie, tout comme la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples.

Pour la famille Ayami, l’affaire dépasse le cas individuel. Elle mettrait en lumière «une gangrène» au sein des services de sécurité. «Des agents de la DGSS participent à des activités criminelles et utilisent l’appareil d’État pour couvrir leurs forfaits», a affirmé Aïda Ayami, appelant à une enquête indépendante, à la suspension immédiate des agents impliqués et à une réforme profonde de ces services.

Le gouvernement n’a pour l’instant publié aucune réaction officielle. Cette absence de prise de position interroge, estime la famille, sur «la volonté réelle des autorités de lutter contre ces pratiques».

En conclusion, la famille Ayami appelle la communauté nationale et internationale à se mobiliser pour que justice soit rendue et que ces actes ne restent pas impunis. «Nous ne cherchons pas la vengeance, nous réclamons la justice», a insisté la porte-parole.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Gabon, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here