[Tribune] Mon J’Ai un RêVe

Africa-Press – Gabon. Dans la tribune poignante suivante, habitée par une profonde espérance, un citoyen gabonais esquisse les contours d’un pays réconcilié avec ses valeurs fondamentales. À travers un rêve lucide et ancré dans la réalité, il appelle à la justice, à l’éducation, à la démocratie participative et à la préservation de l’environnement comme socles d’un avenir commun. Dans ce plaidoyer vibrant, Georges Adiahenot* invite à croire encore au Gabon, et surtout, à le reconstruire ensemble.

Le Gabon, mon cher Gabon. Terre de mes ancêtres et, je l’espère de tout mon cœur, terre où je poserai mes derniers soupirs, laissant derrière moi l’héritage d’enfants heureux. Cette vision n’est pas qu’un rêve lointain, mais une aspiration profonde, nourrie par l’amour de cette nation et le désir ardent de la voir rayonner. Pourtant, pour l’atteindre, il nous faut regarder en face les ombres qui parfois l’assombrissent.

En ayant un regard franc, le constat est souvent amer. Les maux du Gabon, comme un écho lancinant, résonnent à travers les titres et les articles: corruption endémique, gabegie et népotisme, qui gangrènent les institutions et minent la confiance du citoyen ; insuffisance des infrastructures, où transports publics défaillants, routes délabrées, hôpitaux sous équipés et coupures d’eau intempestives rappellent les défis du quotidien ; chômage des jeunes, véritable bombe à retardement, qui pousse à la désespérance et à l’exode ; déforestation galopante et braconnage, menaçant la richesse inestimable de notre biodiversité. Et puis, cette gouvernance parfois, voir souvent opaque, qui peine à inspirer un véritable élan collectif.

Ces constats, bien que douloureux, ne doivent pas nous paralyser. Au contraire, ils sont le point de départ d’une réflexion, d’une impulsion vers le changement. Ma vision pour le Gabon s’appuie sur la conviction inébranlable que ce pays a en lui les germes de sa propre renaissance.

J’ai ce rêve…

J’imagine un Gabon où la justice est le pilier solide de notre société. Un Gabon où la force doit rester à la loi et ou nul n’est au-dessus de la loi. Un Gabon où l’impunité n’a plus sa place, où chacun, du simple citoyen au plus haut dignitaire, est redevable de ses actes. Un système judiciaire fort, indépendant, capable de restaurer la confiance et d’assurer l’équité pour tous.

Je rêve d’un Gabon où l’éducation est la clé de voûte de notre avenir. Des écoles et universités bien équipées, des enseignants bien formés et motivés, des programmes adaptés aux défis du XXIe siècle. Une jeunesse instruite, dotée des compétences nécessaires pour bâtir une économie diversifiée et innovante, capable de créer ses propres opportunités plutôt que de les attendre.

Ma vision englobe un Gabon qui respecte et valorise son environnement, un véritable poumon vert de la planète. Une gestion durable de nos ressources forestières, une lutte acharnée contre le braconnage, et un développement qui concilie progrès économique et préservation de notre patrimoine naturel exceptionnel. Nous avons un rôle majeur à jouer dans la lutte contre le changement climatique, et notre nature doit être notre fierté, pas une ressource à épuiser.

Enfin, j’entrevois un Gabon où la démocratie est vivante et participative. Un Gabon où la voix de chaque citoyen compte librement, où les institutions sont transparentes et où le dialogue prime sur la confrontation. Un pays où les jeunes, les femmes, les communautés locales, sont pleinement impliqués dans les décisions qui façonnent leur quotidien et leur futur.

Ce n’est pas une utopie…

C’est un chemin que nous pouvons emprunter, pas à pas. Il faudra du courage, de la détermination et une volonté politique inébranlable. Il faudra que chaque Gabonais se sente investi de cette mission, de construire, ensemble, le pays que nous voulons léguer à nos enfants.

Je veux que mes enfants grandissent et vivent dans ce pays, un Gabon où l’espoir est palpable, où le travail acharné est récompensé, où la méritocratie est la règle. Un Gabon dans lequel ils pourront s’épanouir, créer, innover, sans avoir à chercher leur bonheur sous d’autres cieux. Je veux qu’ils héritent d’un pays fier de son identité, confiant en son avenir, et résolument tourné vers le progrès, la justice et la prospérité partagée. C’est cette vision qui m’anime, celle d’un Gabon où il fait bon vivre, vieillir et transmettre.

Ce sera alors notre essor vers la félicité.

*Georges ADIAHENOT, Citoyen engagé

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