Africa-Press – Gabon. Une opération conjointe de la Direction de la Lutte contre le Braconnage (DLCB), des Eaux & Forêts, de la Police judiciaire (PJ) et de l’ONG Conservation Justice a récemment abouti à l’interpellation de trois suspects de trafic à Franceville. Interpellés avec en leur possession 17 morceaux de défenses d’éléphant, espèce intégralement protégée au Gabon, ces individus risquent jusqu’à 10 ans de prison et de lourdes amendes. Ils ont été déférés devant le parquet spécial de Libreville ce lundi.
Le 20 octobre dernier, une opération conjointe a été menée à Franceville, dans la province du Haut-Ogooué, par la Direction provinciale des Eaux et Forêts, la Direction de lutte contre le braconnage (DLCB), l’antenne locale de la Police judiciaire (PJ) et l’ONG Conservation Justice. Cette opération a permis l’interpellation de trois individus en possession d’ivoire d’éléphant. L’espèce est intégralement protégée au Gabon. Deux des suspects, tous citoyens gabonais et résidant à Franceville, ont été arrêtés en flagrant délit alors qu’ils tentaient de conclure la vente de 17 morceaux d’ivoire, renseigne le communiqué de l’ONG. Le troisième individu, présenté comme le propriétaire des défenses, s’est rendu de lui-même aux autorités.
Les trois hommes ont été conduits dans les locaux de la PJ de Franceville, placés en garde à vue, puis déférés devant le parquet spécial de Libreville ce lundi 27 octobre. Ils encourent jusqu’à dix ans d’emprisonnement et une amende équivalente au quintuple de la valeur du produit saisi, conformément aux articles 390 et 398 du Code pénal.
Une menace persistante sur les éléphants de forêt
Cette nouvelle affaire illustre l’extension du trafic de faune vers le sud-est du pays. Conservation Justice alerte: «La généralisation de cette activité illégale à tout le pays n’est cependant pas sans incidence sur les espèces sensibles, telles que l’éléphant de forêt qui figure dans la liste rouge de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN) des espèces menacées, en tant qu’espèce en danger critique d’extinction.»
Le trafic d’ivoire reste intense en Afrique centrale, notamment au Cameroun, identifié comme «la plaque tournante des réseaux organisés de braconnage de cette espèce». La diminution des populations d’éléphants de forêt est alarmante, mais leur rôle écologique demeure crucial. Aussi, l’ONG rappelle-t-elle qu’ils sont «jardiniers de la forêt, permettant ainsi la régénération de nombreuses espèces d’arbres et la captation de quantités très importantes de gaz à effet de serre».
Publiée en 2020, une étude du FMI, intitulée Le travail de l’ombre des éléphants, vient appuyer cette affirmation, permettant à Conservation Justice d’interpeller à nouveau les donateurs qui, estime-t-elle, «devraient en tenir compte afin d’appuyer les efforts du gouvernement».
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