Gambie, Sao Tomé : à quand la fin du feuilleton des coups d’État en Afrique ?

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Gambie, Sao Tomé : à quand la fin du feuilleton des coups d’État en Afrique ?
Gambie, Sao Tomé : à quand la fin du feuilleton des coups d’État en Afrique ?

Africa-Press – Guinee Bissau. Le feuilleton des putschs militaires sur le continent noir vient de s’enrichir de deux nouveaux épisodes en moins d’un mois.

Le 25 novembre dernier, le Premier ministre de Sao Tomé-et-Principe [un archipel situé à 239 kilomètres des côtes du Gabon], annonçait que son armée avait réussi à déjouer une tentative de putsch. Deux commanditaires de marque arrêtés : le président de l’Assemblée nationale sortante et un autre opposant.

Le chapelet des interrogations sur l’épisode de Sao Tomé n’avait pas fini d’être égrené que la Gambie, elle aussi, annonce avoir subi l’effet domino du phénomène à la mode en Afrique de l’Ouest depuis quelque temps déjà.

Le porte-parole du gouvernement gambien a annoncé qu’une tentative de coup d’État a été déjouée mardi 20 décembre, et quatre soldats ont été mis aux arrêts, qui auraient comploté pour renverser le gouvernement démocratiquement élu du président Adama Barrow. Des complices seraient toujours recherchés [selon le site Seneweb, Macky Sall, président du Sénégal et de l’Union africaine, a condamné fermement cette tentative de déstabilisation du gouvernement gambien].

À chaque fois, il faut retourner à la case départ

Donc, deux tentatives de prise de pouvoir par la force qui viennent compléter le tableau déjà bien occupé par les putschs militaires du Mali, de la Guinée et du Burkina Faso. Et tant pis pour les urnes. Questions : qu’est-ce qui arrive à l’Afrique, ballottée entre tentatives de coups d’État, coups d’État réussis et faux coups d’État pour éliminer des adversaires dans l’armée comme dans l’opposition ? Malédictions ? Fatalité ? Ou, pour rester dans le vocabulaire en vogue, changement de paradigme avec le désir délibéré de tourner le dos au modèle démocratique dans lequel certains de ceux qui nous gouvernent se sentent comme dans une camisole de force ?

Il faut le dire, en dépit de tout ce qu’on en pense, les coups d’État ne sont pas une panacée contre la mal-gouvernance qui, malheureusement, est devenue le sport le mieux pratiqué par nombre des dirigeants africains. Car la mise entre parenthèses radicale, parfois sanglante, de l’ordre constitutionnel impose un recul certain à tout pays qui la vit. À chaque fois, il faut retourner à la case de départ… pour repartir presque de zéro ! Autant que les putschs militaires, les coups d’État constitutionnels, soit “troisième mandat” et présidence à vie, sont à déplorer, comme nous l’avons toujours dénoncé, au moment où la Côte d’Ivoire d’Alassane Ouattara et la Guinée d’Alpha Condé y étaient confrontées.

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