Africa-Press – Guinee Bissau. La Ligue guinéenne des droits de l’homme (LGDH) a dénoncé une crise politico-juridique qui, selon elle, met en péril la légalité démocratique et l’ordre constitutionnel du pays. Elle accuse cette situation d’être « artificiellement créée pour servir des intérêts inavouables ».
Lors d’une conférence de presse tenue ce mardi 11 février 2025, le président de la Ligue, Bubacar Turé, a annoncé avoir adressé une lettre au Procureur général de la République, demandant l’ouverture d’une procédure judiciaire contre le juge Lima André du Supreme Tribunal de Justiça (STJ).
Dans cette lettre, la Ligue estime que cette crise est une « manœuvre dilatoire du régime en place visant à subvertir l’ordre démocratique et à se maintenir illégalement au pouvoir avec la complicité active du STJ ». Elle accuse la plus haute instance judiciaire du pays d’être devenue un « instrument politique » utilisé par le Président de la République.
La Ligue affirme que cette situation a gravement miné la confiance des citoyens dans l’administration de la justice, citant notamment des actes d’abus de pouvoir et d’ingérence politique attribués au juge Lima André, notamment des démissions forcées, des suspensions arbitraires et des mises à la retraite forcées de juges ayant pris des décisions contraires aux intérêts du pouvoir en place.
Elle considère que la déclaration émise par le président du STJ sur la prolongation du mandat du Président Umaro Sissoco Embaló jusqu’au 4 septembre 2025 est « nulle et sans effet », soulignant que l’instance ayant demandé cette clarification n’avait pas la légitimité pour le faire et que la décision a été rendue en dehors du cadre légal.
Par conséquent, la Ligue a mis au défi le Procureur général d’ouvrir une enquête criminelle contre le juge Lima André, l’accusant de prévarication, usurpation de fonction, atteinte à la Constitution, abus de pouvoir et falsification de documents.
La polémique est née après que le juge Lima André a rendu une décision le 4 février 2025, déclarant que le mandat du président Embaló ne prendra fin que le 4 septembre, et qu’il devra rester en poste jusqu’à l’investiture du nouveau président élu.
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