Assassinat du concessionnaire Boutèye Kounta Ndiaye

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Assassinat du concessionnaire Boutèye Kounta Ndiaye
Assassinat du concessionnaire Boutèye Kounta Ndiaye

Africa-PressGuinee Bissau. Le juge de la Chambre criminelle d’appel a suivi le réquisitoire de l’avocat général qui avait demandé la confirmation de la peine de première instance infligée à Pape Mor Djité et à Talla Diassé. Accusés d’association de malfaiteurs, d’assassinat avec acte de barbarie sur la personne de Boutèye Kounta Ndiaye et recel de malfaiteurs et non dénonciation de crime, ils avaient, respectivement, écopé des peines de réclusion criminelle à perpétuité et de 15 ans de réclusion criminelle.

Jugés à nouveau par la Chambre criminelle, après avoir interjeté appel, Pape Mor Djité et son coaccusé Talla Diassé espéraient bénéficier d’une réduction de leur peine. Mais hélas, la chambre a confirmé la décision de première instance. Poursuivi pour association de malfaiteurs, assassinat avec acte de barbarie sur la personne de Boutèye Kounta Ndiaye, P.Mor a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité tandis que son co-accusé, Talla Diassé, pour recel de malfaiteurs et non dénonciation de crime, écope de 15 ans de réclusion criminelle. Ils ont été jugés le 21 février 2017 par la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar.

Pour rappel, ce crime odieux qui leur vaut ces lourdes sentences s’est perpétré le 9 mai 2011. Les faits avaient tellement secoué l’opinion publique sénégalaise qu’elle avait souhaité le rétablissement de la peine de mort au Sénégal, compte tenu de la cruauté de cet acte à la fois crapuleux et douloureux pour la famille. Le meurtre de Boutèye Kounta N’diaye (plus connu sous le nom de Bitèye N’diaye), âgé de 62 ans, ex-agent de la Société Nationale de Recouvrement (SNR) à la retraite et concessionnaire de voitures de luxe à la cite Keur Damel, en face du Complexe Yengoulène à Nord-Foire, avait ému plus d’un.

En effet, ce matin du 9 Mai 2011, le jeune Pape Mor Djité et ses complices avaient attiré l’homme d’affaires feu Boutèye Kounta Ndiaye dans un piège, l’avaient kidnappé et ensuite roué de coups de barre de fer avant de l’achever en l’étranglant avec sa propre cravate. Après leur forfait, ils avaient mis le corps de la victime dans un sac de riz avec la complicité de leur chauffeur de taxi spécialement choisi du nom de Maguèye Guèye. Pape Mor Djité et ses complices ont par la suite caché le corps de leur victime à Thiès sous un pont sur la voie de contournement, à proximité de l’Ecole Polytechnique. Il aura fallu quatre longues journées d’attente, de recherche et de suspense pour que le corps de feu Boutèye Kounta Ndiaye fût finalement découvert dans un état de décomposition avancée.

L’autopsie conclut qu’il est mort à la suite d’une asphyxie mécanique par strangulation avec une cravate. Entendu la première fois, Pape Mor Djité avait avoué avoir agi de connivence avec un certain El Hadj MAR et El Hadj. Malick Guèye pour voler la voiture de marque Porsche Cayenne appartenant à la victime pour la conduire ensuite en Guinée Bissau afin d’y rencontrer un commandant de la police locale et échanger le véhicule contre 5 kilos de cocaïne qu’il devait ensuite ramener à Dakar. Il avait aussi avoué que les acquéreurs du véhicule Porsche Cayenne avaient déjà avancé une somme de 5 000 000 de francs pour l’achat des cinq kilos de cocaïne et qu’il fallait coûte que coûte leur assurer cette somme engagée.

Lors de leur procès en appel, Pape Mor Djité, technicien supérieur en informatique, avait varié dans ses déclarations. Il avait nié la thèse de la drogue et accusé les enquêteurs de lui avoir attribué des déclarations qu’il n’a jamais servies. « Quand je l’ai invité dans l’appartement, je voulais juste l’y enfermer et m’enfuir avec le véhicule mais à peine entré dans la pièce, Boutèye s’est mis à sortir son pistolet. C’est ainsi que j’ai saisi la barre de fer que je lui ai asséné », avait raconté l’accusé principal qui disait avoir profondément regretté son acte.

Sans détour, il avait reconnu l’avoir ligoté à l’aide de scotch après l’avoir tué. Mais, à l’en croire, il ne l’a pas étranglé avec sa cravate. « J’ai attaché ses mains et ses pieds avec du scotch et je l’ai enveloppé dans un matelas. Ensuite je suis allé appeler des peulhs au quai de pêche pour m’aider à le faire sortir mais quand ils ont découvert que c’était un corps, ils se sont enfuis. C’est ainsi que j’ai fait appel à mon ami Talla Diassé pour qu’il m’aide à me débarrasser de la dépouille. »

Quant à Talla Diassé, il avait reconnu tous les crimes qu’on lui imputait. À l’en croire, c’est lui qui a facilité le transport du corps à Thiès pour le lancer dans un tunnel. Malgré leurs regrets, l’avocat général a requis la confirmation de leurs peines.

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