Africa-Press – Guinee Bissau. 000 morts par an, c’est toujours le sombre bilan du cancer du poumon en France. Malgré des avancées régulières dans sa prise en charge, les chiffres des cancers dits « non à petites cellules », les plus fréquents, restent en effet mauvais, la plupart des cas étant malheureusement souvent détectés à un stade avancé et non opérable. « Même chez les patients opérés, la survie est limitée », insiste le Pr Nicolas Girard, pneumologue, chef du département d’oncologie médicale à l’Institut Curie. Car ces cancers sont en effet très agressifs, leur risque de rechute demeurant très élevé, 30% à 55 % des patients opérés développant une récidive, des micrométastases non décelables étant parfois présentes dès le moment du diagnostic.
Gagner du temps sur la tumeur
Toutefois, bonne nouvelle à l’ASCO 2025 avec l’étude internationale dite CheckMate-816 coordonnée en France par le Pr Girard. Simultanément publiée dans le New England Journal of Medicine le même jour que sa présentation à l’ASCO, elle démontre sans ambiguïté que l’ajout d’une immunothérapie (nivolumab, Opdivo, laboratoires BMS) avant l’intervention chirurgicale permet de réduire les rechutes et de guérir environ 25% des patients. Ici, tout se passe deux mois avant la chirurgie, avec une prise associée d’immunothérapie (3 injections intraveineuses) administrées en même temps que les trois cycles de chimiothérapie.
Prescrire une immunothérapie le plus précocement possible est en fait une stratégie déjà discutée depuis 2021, l’objectif étant évidemment de gagner du temps sur la tumeur. D’ailleurs, dès 2022, les premiers résultats de CheckMate avaient révélé que la combinaison thérapeutique permettait une réduction de près de 40% du risque de récidive. Mais jusqu’à présent, il n’y avait pas encore de données formelles démontrant que cette réduction des rechutes conduisait à une augmentation du nombre de patients guéris. C’est désormais chose faite avec des résultats finaux communiqués cette année sur la survie globale, 65% des patients traités par les deux molécules étant encore en vie 5 ans après, contre 55 % pour ceux ayant reçu la chimiothérapie seule. « CheckMate est le premier essai de phase 3 démontrant catégoriquement que la chimio-immunothérapie néoadjuvante améliore significativement la survie globale des patients », souligne le Pr Girard.
Une tumeur vidée des cellules cancéreuses
D’autre part, « dans 25 % des cas, la tumeur retirée par les chirurgiens était totalement vidée de ses cellules tumorales et remplacée par des globules blancs », pointe l’oncologue. Un avantage considérable, ces patients étant considérés comme guéris ! D’autres stratégies avec des immunothérapies administrées avant mais aussi après l’intervention sont à l’étude mais à ce jour et en France, la molécule Optivo est la seule immunothérapie disponible en France dans le cadre de cette utilisation précoce dite en néo adjuvant. « Ces progrès significatifs rappellent que plus un cancer est détecté tôt, plus les options thérapeutiques sont efficaces et les chances de guérison élevées. D’où l’importance vitale du dépistage précoce du cancer du poumon et la mise en place d’initiatives pour évaluer le dépistage organisé, comme nous le faisons à l’Institut Curie, à travers notre étude Opti-Depist-Mut », insiste le Pr Girard.
Vous avez plus de 50 ans, êtes un homme ou une femme, fumez ou êtes un ancien fumeur sevré depuis moins de 10 ans et habitez en Ile-de-France? OPTI-DEPIST-MUT est faite pour vous. Ouverte depuis cette année, cette étude pilote unique en Ile-de-France est menée en partenariat avec l’Institut Mutualiste Montsouris et le Centre de Santé du Square de la Mutualité, il suffit de les contacter et de remplir ici le questionnaire.
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