Impacts Mondiaux des Émanations de Méthane des Grands Fonds

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Impacts Mondiaux des Émanations de Méthane des Grands Fonds
Impacts Mondiaux des Émanations de Méthane des Grands Fonds

Africa-Press – Guinee Bissau. A l’occasion du congrès One Ocean Science, qui se tient à Nice du 3 au 6 juin, en préambule de l’UNOC (United Nations Ocean Congress), le chercheur Pei-Yuan Qian de l’université de science et technologie de Hong Kong a présenté les résultats d’études mettant en évidence l’existence d’écosystèmes chimiosynthétiques, tirant leur énergie des suintements de méthane et autres types de carbone libérés par les fonds marins. Si les premières de ces infiltrations froides des grands fonds ont été découvertes dans le golfe du Mexique en 1983, elles ont désormais été identifiées sur la plupart des marges continentales et des études récentes ont mis en évidence leur présence dans des régions auparavant peu explorées.

La « glace de feu »

Plus de 570 suintements ont ainsi été recensés dans l’Atlantique Nord-Ouest, au large des États-Unis, tandis que des gisements actifs étaient identifiés en mer de Chine méridionale, au large de Taïwan. Enfin la découverte récente de panaches de méthane émanant d’hydrates instables (aussi appelés « glace de feu ») dans la mer de Ross, en Antarctique, a été un signal d’alarme. Nous ne savons presque rien de la répartition de ces émanations de gaz à effet de serre à l’échelle de l’océan global et ils ne sont actuellement pas pris en compte dans les modèles climatiques. Quant aux flux de méthane provenant des communautés microbiennes qui y prospèrent, ils n’ont guère été quantifiés.

Pour combler cette lacune critique, le chercheur et son équipe ont décidé de lancer un programme de recherche dédié: « Climate impacts of methane seeps » (Global CliMetS). Parmi les moyens qui pourraient être mobilisés, Pei-Yuan Qian cite le nouveau dispositif de recherche chinois approuvé en début d’année. Il sera notamment composé d’un navire de surface et d’un laboratoire profond de 600 tonnes, capable de plonger jusqu’à 2000 mètres avec six personnes à son bord pour une durée de 30 jours. Outre les espaces de vie et de travail, il devrait disposer de divers robots et véhicules habités sous-marins. La construction de l’ensemble du projet devrait prendre cinq ans selon les officiels chinois.

Bulles géantes de gaz à effet de serre

Lors du congrès de Nice, Pei-Yuan Qian s’est réjoui de l’ouverture de ces infrastructures à la coopération internationale. Sans nul doute, ces nouveaux moyens de pointe contribueront à la recherche fondamentale dans les environnements extrêmes des grands fonds de la mer de Chine méridionale. Mais, selon le Global Times – un journal chinois pro-gouvernemental -, le dispositif pourrait aider au « développement écologique de ressources en eau profonde telles que la glace de feu », soit les hydrates de méthane, déjà déstabilisés par le réchauffement climatique, qui relâchent parfois des bulles géantes de gaz à effet de serre…

Toujours selon le Global Times, « ces technologies auront également de vastes applications dans des domaines tels que la prospection pétrolière et gazière en mer, l’extraction de ressources minérales comme les nodules de fer et de manganèse, la construction de travaux de génie sous-marin et la mise en valeur et la protection des droits des ressources dans les îles et les récifs de la mer de Chine méridionale ». Glaçant, effectivement.

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