Africa-Press – Guinée. Des travailleurs de RUSAL-Friguia ont manifesté ce lundi 28 juillet dans la cité de l’alumine. Cette manifestation, qui a bénéficié du soutien des jeunes et des femmes, a duré toute la matinée. Les protestataires ont érigé des barricades, bloquant ainsi plusieurs axes routiers menant à divers quartiers de la ville. La circulation a été totalement interrompue.
Pour en savoir plus sur cette mobilisation, un reporter de VisionGuinee a joint par téléphone Ansoumane Haji Camara, travailleur au sein de l’usine.
Il affirme que c’est suite au refus de la société RUSAL de signer la convention collective des mines et carrières qui, selon lui, est censée entrer en vigueur à partir du 1er août, que le syndicat des travailleurs a décidé de se faire entendre dans la rue pour exprimer son mécontentement.
‘’RUSAL ne veut pas respecter la convention collective. Donc, ils ont créé ici une entreprise fantôme qu’on appelle SEINTA. Celle-là dit qu’elle ne peut pas signer la convention collective. Elle préfère arranger les travailleurs autrement. Les travailleurs disent, à travers le secrétaire général du syndicat, que c’est inacceptable. Dian-Dian a respecté la convention collective. Débélé aussi. Pourquoi pas Fria? Ce sont les Russes qui sont là-bas. Les Russes qui sont à Débélé, ils sont à Dian-Dian aussi et à Fria’’, a-t-il expliqué.
Avant d’ajouter: ‘’Fria, c’est la plus grande unité industrielle. Elle produit de la bauxite et de l’alumine en même temps. Donc, pourquoi pas Fria? Les partenaires ne veulent pas signer la convention collective. Elle doit rentrer en vigueur le 1er août. Comme ils ne veulent pas respecter la convention qui a été signée par le patronat et le gouvernement avec les syndicalistes, le syndicat a déclenché un mouvement de débrayage’’.
Notre interlocuteur précise que ‘’c’est le 1er août qu’on devait déclencher la grève. Mais pourquoi ils ont anticipé aujourd’hui? Les responsables du SEINTA ont commencé à appeler certains cadres de l’usine pour leur faire signer des contrats encore. Parce que les contrats doivent prendre fin le 30 juillet. Donc à partir du 1er août, la convention collective va rentrer en vigueur’’.
‘’Vendredi soir, ils ont appelé certains cadres avec qui ils travaillaient, ils ont signé de nouveaux contrats. C’est suite à ça que les travailleurs ont décidé maintenant de passer à la vitesse supérieure. Ils ont bloqué tous les accès de Fria en barricadant un peu partout’’, a-t-il déclaré.
Aux dernières nouvelles, une délégation gouvernementale, conduite par le Premier ministre Bah Oury, se rendra demain à Fria pour tenter de désamorcer la crise.
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