Me Dinah Sampil : ‘’Kassory Fofana N’A Détourné Aucun Franc de L’Etat Guinéen’’

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Me Dinah Sampil : ‘’Kassory Fofana N’A Détourné Aucun Franc de L’Etat Guinéen’’
Me Dinah Sampil : ‘’Kassory Fofana N’A Détourné Aucun Franc de L’Etat Guinéen’’

Salimatou BALDE

Africa-Press – Guinée. Face à la presse ce vendredi 7 mars, Me Dinah Sampil, l’un des avocats de l’ancien Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana, a tenté de disculper son client, condamné à 5 ans de prison par la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) pour détournement de deniers publics, d’enrichissement illicite, blanchiment de capitaux.
Détournement de deniers publics

‘’On dit que Kassory a détourné 15 milliards de francs guinéens de la régie d’avance qui était accordée à l’entité administrative appelée MAMRI (Mission d’appui à la mobilisation des recettes internes). Cette entité, à sa création, a été placée sous la tutelle du Premier ministre. Je précise d’ailleurs que sa création procède d’une initiative de Ibrahima Kassory Fofana en tant que financier. Un montant de 15 milliards GNF a été alloué pour son fonctionnement. Le premier fonctionnement a débuté du 31 janvier 2019 au 4 mars 2021. À la fin de l’exercice, on a pu constater qu’un reliquat de 85,9 millions de francs guinéens a résulté de la gestion de cette entité administrative.

C’est l’une des rares fois, sinon l’unique fois, dans l’histoire de la gestion en République de Guinée, qu’un exercice soit clôturé avec un restant de ce montant. En général, en Guinée, toute la régie est consommée, et en fin d’exercice, aucun franc ne reste dans la caisse. Kassory a pu réaliser cet exploit unique pour restituer au trésor public le montant de 85,9 millions de francs guinéens. Cela découle aussi des rapports de l’Inspection générale d’État, des états financiers de la MAMRI elle-même et de l’Inspection des finances.

Les comptes de la MAMRI ont été examinés et approuvés par la Cour des comptes de la République de Guinée. Je pense que le magistrat, au lieu de s’amuser à faire des affirmations aussi infondées qu’injustes, aurait dû se rapprocher de ces institutions pour avoir de meilleurs renseignements sur ce qu’il devrait dire ou ce qu’il devrait faire.

Le deuxième exercice, c’est presque à mi-parcours qu’un décret est venu délocaliser la MAMRI de la primature pour la rattacher à la présidence de la République, pour des raisons qui étaient personnelles au chef de l’État à l’époque, le Pr Alpha Condé. Donc, lors de la passation de services en application de ce décret, le rapport a constaté que dans le budget de 15 milliards alloués pour le deuxième exercice, 12 milliards au moins étaient encore dans le compte. Mais avant cette passation, vous savez que notre pays avait fait face à la COVID-19, et comme tout pays, tout État responsable, il fallait riposter à cette pandémie qui avait attaqué les populations. C’est ainsi que 3 milliards sur les 15 milliards alloués avaient été alloués à l’ANIES, qui était la structure de réaction contre la COVID-19. Donc, là également, lorsque la directrice de cette institution, ANIES, a fait l’objet de poursuites par la même CRIEF, cette juridiction a constaté l’utilisation rationnelle, objective et exacte des 3 milliards dans la lutte contre la COVID-19. Nulle part, aucun franc de ce montant de 15 milliards n’a été utilisé par Ibrahima Kassory Fofana personnellement. Ce qui veut dire donc que le détournement est simplement affirmé par la CRIEF, mais il n’est nullement démontré par un quelconque acte juridique ou administratif. Nous souhaitons porter à la connaissance de l’opinion, aussi bien nationale qu’internationale, que Kassory n’a détourné aucun franc de l’État guinéen’’.

Enrichissement illicite

‘’L’accusation porte sur les avoirs d’Ibrahima Kassory Fofana dans les comptes bancaires. Depuis son interpellation, une ordonnance de la justice avait saisi ses comptes, qui n’ont plus fonctionné. Saisis à l’État à l’époque, jusqu’à ce jour, ces comptes n’ont enregistré aucun mouvement, aucune opération, ni de versement, ni de retrait, ni de virement ou de calcul des intérêts. On dit que Kassory, ses comptes contiennent 900 000 euros et dollars et 1 milliard en francs guinéens. D’accord, cela est un constat, mais Kassory a bien expliqué, lorsqu’il a comparu devant la chambre de l’instruction, puisque la chambre de jugement statue sur les rapports élaborés par la chambre de l’instruction. Il a expliqué lors de l’audition que lui, depuis qu’il a quitté le gouvernement au temps du président Lansana Conté, il était établi comme consultant international, loin des services de l’État. En tant que tel, il gagnait de l’argent par son travail. Et que les montants dont on parle existaient bien dans ses comptes avant son rappel par le professeur Alpha Condé dans le gouvernement que ce dernier avait constitué. Les dates de versement en font foi, puisqu’aucune des dates n’est comprise dans l’intervalle de temps de son retour au gouvernement et de sa date d’interpellation, d’une part.

D’autre part, il a également indiqué qu’à sa nomination en qualité de Premier ministre, il avait fait une déclaration de ses avoirs. Ensuite, il faut noter au passage qu’il avait aussi précisé que les comptes en devises étaient essentiellement composés des contributions de ses militants, puisque chacun de nous le sait, Kassory avait l’ambition de briguer la magistrature suprême en 2020. Il avait son parti, il avait fait la campagne, et il avait des militants, des sympathisants qui, en ces qualités, faisaient des contributions. Cela est également prouvé par les dates de versement de ces sommes dans les comptes.

Pourquoi la Cour n’a pas tenu compte de ces dates-là pour comprendre que ces montants existaient dans ces comptes avant que Kassory n’ait été nommé Premier ministre ? Donc, un franc d’enrichissement illicite n’est trouvable au compte de Ibrahima Kassory Fofana. Je mets quiconque au défi de donner un endroit où Kassory aurait pris un franc, d’exhiber un acte, que ce soit par un nombre de virements, par un chèque de retrait, par quelque moyen que ce soit de paiement, que Kassory a disposé des deniers publics à son profit. Cela n’existe pas. Je suis très affirmatif parce que je suis convaincu par le contenu de ce que je dis. Là également, la Cour est passée à côté en ne procédant que par affirmation’’.

Blanchiment de capitaux

‘’Là encore, l’affirmation dans l’arrêt est totalement erronée, puisque l’arrêt parle encore de 15 milliards GNF dont l’inexistence vous a été expliquée dans la rubrique consacrée au détournement de deniers publics. Ce qu’on n’a pas pris, comment peut-on blanchir ça ? Ce qui n’a jamais été détourné ne peut pas être blanchi. On dit qu’il a procédé au blanchiment des 15 milliards GNF par les comptes bancaires dont je viens de vous parler, et de l’ouverture et des conditions d’alimentation par des versements, soit des revenus en tant que consultant international, soit par les contributions des militants et sympathisants de son parti en 2020 pour les élections présidentielles à cette époque. Que cela n’ait pas été compris et retenu comme tel par la CRIEF, je pense que cette décision repose sur des amalgames dont il fallait procéder à des éclaircissements pour porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale que la condamnation prononcée contre Kassory est fallacieuse, ridicule et erronée. Elle ne se justifie par rien du tout, ni un constat de manquement de somme d’argent, ni par l’établissement d’un quelconque acte qui aurait permis la réalisation de ces infractions.

Donc, toute l’affirmation dans l’arrêt, prétendant que des sociétés de prête-nom, comme la Gomba Transit, la Haïdako, ou la société Egico SARL, auraient servi de véhicules de blanchiment pour notre client, est également fausse. Ce sont des fausses affirmations. La Gomba Transit, Kassory ne les connaît pas, ils ne se sont jamais vus. La société Haïdako, personne ne sait où est son siège. La société Egico, le bâtiment flambant neuf que vous avez à côté de la Société Générale à Kaloum, c’est elle qui l’a réalisé. Son directeur général a été interpellé par commission rogatoire au niveau de la police judiciaire. Il est venu avec ses documents qui attestaient que c’est une société créée depuis 1986, elle est sur le marché. Elle souscrit à des appels d’offres qu’elle remporte, elle fait des réalisations, et que ses revenus sont sa propriété, qui n’ont rien à voir avec un certain Ibrahima Kassory Fofana. Ses PV ont été transmis à la CRIEF. Pourquoi le juge se permet de ne pas tenir compte de ces réalités et rentrer en condamnation, pensant que son imagination fertile, du reste, peut convaincre l’opinion ?’’.

Source: Vision Guinee

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