Réponse au Ministre Kouyaté: Justification Maladroite

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Réponse au Ministre Kouyaté: Justification Maladroite
Réponse au Ministre Kouyaté: Justification Maladroite

Abdoul Karim Diallo

 

Africa-Press – Guinée. Les déclarations tenues récemment par le ministre des Affaires étrangères, Dr Morissanda Kouyaté, à l’occasion d’une assemblée de l’Organisation internationale de la Francophonie, ne peuvent rester sans réponse. En tentant de justifier le refus d’enrôlement de M. Cellou Dalein Diallo en Côte d’Ivoire, le ministre s’est aventuré sur un terrain glissant, franchissant un seuil inacceptable sur les plans républicain, diplomatique et éthique.

Évoquer des motifs administratifs aussi vagues que fallacieux, et insinuer de façon à peine voilée des considérations sécuritaires relevant du fantasme, relève d’une irresponsabilité inquiétante. Quand un haut représentant de l’État assimile, même indirectement, l’enrôlement d’un ancien Premier ministre et homme d’État reconnu à une potentielle menace terroriste, il sème la confusion, la division et le discrédit. Une telle posture est non seulement indigne, mais aussi dangereusement discriminatoire.

Contrairement aux insinuations du ministre, M. Cellou Dalein Diallo disposait de tous les documents officiels requis pour prouver son identité et sa nationalité guinéenne: carte consulaire valide, passeport biométrique, passeport diplomatique, et un extrait d’acte de naissance guinéen. Selon les textes régissant le processus de recensement, ces documents suffisent amplement à permettre son enrôlement. Rien, ni sur le plan juridique, ni sur le plan administratif, ne justifie donc le refus opposé à sa demande.

Ce refus révèle au contraire une instrumentalisation flagrante de l’appareil d’État à des fins politiques. Il ne s’agit nullement d’un incident technique ou d’un simple malentendu, mais d’une volonté délibérée d’exclure un acteur majeur de la vie politique guinéenne du processus électoral. Cette dérive porte atteinte au principe d’égalité des citoyens devant la loi et trahit une peur maladive de l’alternance démocratique.

Dr Morissanda Kouyaté, en sa qualité de ministre des Affaires étrangères, n’est pas mandaté pour participer à la stigmatisation d’un opposant, encore moins pour exporter cette dérive sur la scène diplomatique. Il est de son devoir, en tant que diplomate, de représenter dignement la République de Guinée, d’apaiser les tensions et de favoriser le dialogue entre les fils et filles du pays. En se prêtant à un discours aussi partisan que clivant, il s’écarte dangereusement de sa mission républicaine.

Il est temps de rompre avec les pratiques d’exclusion et de manipulation qui minent la confiance des citoyens dans les institutions. La Guinée n’a pas besoin de boucs émissaires, mais d’un sursaut démocratique. Le peuple guinéen réclame des élections libres, inclusives et crédibles. Tout ce qui concourt à entraver ce processus est une trahison de l’intérêt général.

La nation guinéenne ne se construira ni sur l’injustice, ni sur la peur du changement. Elle se construira sur la vérité, le respect des droits et la volonté partagée d’un avenir commun.

Source: Vision Guinee

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