Des victimes de l’explosion du dépôt de carburant à Kaloum rejettent l’offre des autorités : ‘’C’est du banditisme d’Etat’’

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Des victimes de l’explosion du dépôt de carburant à Kaloum rejettent l’offre des autorités : ‘’C’est du banditisme d’Etat’’
Des victimes de l’explosion du dépôt de carburant à Kaloum rejettent l’offre des autorités : ‘’C’est du banditisme d’Etat’’

Africa-Press – Guinée. A quelques semaines du début de la saison pluvieuses, les sinistrés de l’explosion du dépôt des hydrocarbures de Kaloum estiment que l’Etat guinéen ne se soucie pas de leur sort. Pour le représentant des victimes, des mesures idoines ne sont pas encore prises pour les reloger.

Mamoudou Sifokè Touré fustige la volonté des autorités de la transition de conclure des baux avec des sinistrés pour les contraindre à quitter les lieux. Extraits de son intervention sur Evasion TV.

‘’Pour montrer qu’ils ne se soucient pas de nous, qu’est-ce que l’Etat a fait ? En ignorant celui qui est censé discuter avec l’Etat, on crée un bureau parallèle en violation de l’accord avec nos parents. Parce que si vous rencontrez les habitants de Coronthie avec les imams et toute la notabilité et on vous présente leur représentant et que l’Etat choisisse des marionnettes pour dire qu’ils vont discuter avec ces gens, ça veut dire qu’ils ont failli. Pour s’amuser avec nos parents, l’Etat a décidé de créer son comité. Les personnes qu’ils ont choisies ne sont même pas de la communauté. Comment peut-on choisir des gens qui ne sont même pas de la zone sinistrée pour dire que ce sont eux qui vont nous représenter ?

Avant-hier, l’Etat a appelé quelques concessionnaires à la mairie pour leur dire: ‘Tenez 2 millions GNF pour chaque concessionnaire et 1 million pour chaque locataire’. Ceux qui ont pris l’argent ont demandé c’est pourquoi ? A leur fort étonnement, on leur a dit que c’est pour préparer leurs bagages parce que les locataires doivent être accompagnés pendant 6 mois pour aller se trouver de nouveaux logements. Où peut-on trouver de logement en pleine saison hivernale ? Même l’Etat sait qu’à partir du mois de mai, on ne doit pas faire sortir un locataire. Quant aux concessionnaires, on leur dit ‘tenez 2 millions GNF’, que l’Etat va les accompagner pendant 24 mois en raison de 2 500 000 GNF par mois.

Qu’est-ce qui révolte la communauté ? Dans le journal, on dit que les 55 concessions qui sont dans la zone sinistrée sont favorables à un bail-partagé. Ce qui n’a jamais été dit ici. On a juste appelé les gens pour leur demander: ‘Est-ce que vous voulez que l’Etat construise pour vous ou qu’il vous donne les moyens’. A l’humanité, on a demandé qu’on nous donne les moyens pour faire les travaux. Peut-être puisqu’ils ont tenté à plusieurs reprises et que ce sont 2 à 3 personnes qui disent que l’Etat peut construire pour nous, cette fois-ci, par un banditisme, un mensonge d’Etat, nous apprenons sur la RTG que les 55 concessionnaires sont favorables à un bail-partagé. Cela aurait pu être discuté avec les représentants de la localité, mais puisqu’ils choisissent le mensonge d’Etat, c’est une fuite en avant. Nous pensons réellement qu’ils ne peuvent pas discuter, ils n’ont aucun respect pour nos parents, les notables de Kaloum.

En lieu et place des discussions, ils sont en train de fabriquer des choses en notre nom pour dire que nous sommes favorables à un bail-partagé. Le bureau des sinistrés dont je suis le président, j’ai donné des instructions et les gens ont rendu l’argent. Il y a des gens qui sont allés rendre les 2 millions GNF, d’autres sont partis et la mairie a refusé de les recevoir pour dire qu’ils sont occupés. Mais certains l’ont déjà fait. Les 2 millions ont été rendus.

Nous ne sommes pas favorables au bail-partagé, cette démarche malhonnête que les gens sont en train de faire au nom des sinistrés. Quand un incident de ce genre survient, on doit parler d’indemnisation. Et l’indemnisation se fait par voie de paiement financier au prorata du préjudice subi. C’est ce que la loi dit. On doit nous donner les moyens. Si l’Etat n’a pas de moyens, qu’il accepte de restituer ce que les personnes de bonne volonté lui ont donné pour nous. Mais l’Etat bloque ça. Est-ce que tout ce qui a été donné n’est pas détourné ? Si ce n’est pas le cas, l’Etat doit le prouver en nous restituant.

Nous ne sommes pas favorables avec la formule utilisée pour le bail-partagé. C’est du banditisme d’Etat. Ils auraient dû parler ça avec nous. Mais ils choisissent des marionnettes pour dire qu’ils sont venus rencontrer la communauté. Or, les personnes qu’ils ont rencontrées n’ont pas une aiguille ici, ils ne sont pas concessionnaires et ne peuvent pas dire à quelqu’un de donner sa maison à l’Etat. Ce n’est pas possible. Donc l’Etat même a choisi de s’égarer, de s’amuser avec nous (…). L’Etat ne peut pas aller avec la force. On ne peut pas obliger quelqu’un. La confiance se mérite. On ne peut aller par le mensonge d’Etat pour dire qu’on va nous enfariner. On n’a rien reçu. Tout ce qu’ils ont donné, ce sont des sacs de riz’’.

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