
Africa-Press – Guinée. La suite du procès en appel du président du Mouvement démocratique libéral (MoDeL) est prévue ce mardi 22 avril à la Cour d’appel de Conakry. La semaine dernière, les avocats de la défense avaient boudé le procès, dénonçant un ‘’manque de sécurité’’ dans la salle d’audience.
La défense a accusé le parquet d’introduire des personnes inconnues pour suivre le procès. Ce lundi 21 avril, VisionGuinee a contacté l’un des avocats de la défense, Me Hady Gallisa Diallo, pour un entretien.
‘’On ira, on sera présents dans tous les cas, mais il n’y a pas eu de changements spécifiques autour de ce qui s’est passé la semaine dernière. En fait, nous, on se cantonne à ce que dit la loi, parce que l’article 399 nous parle de l’utilisation, de l’emploi d’appareils électroniques au sein de l’audience. À aucun moment, il est dit qu’il est interdit d’entrer avec son téléphone. Après, c’est l’usage du téléphone pour filmer, enregistrer, qui est interdit’’, a-t-il déclaré.
‘’On n’a pas anticipé en disant qu’on va bouder l’audience. Nous, on n’a pas demandé à ce que le procès soit filmé. On accepte la décision du juge. Mais nous n’accepterons pas non plus qu’on fouille des avocats avant d’entrer dans des salles d’audience. C’est totalement intolérable. Nous n’accepterons pas non plus qu’on viole la liberté d’exercice de l’activité professionnelle des journalistes’’, a-t-il ajouté, précisant que ‘’nous sommes aussi déterminés à ne plus perdre du temps avec ces gens-là, quand ils vont chercher du dilatoire de gauche à droite, pour, encore une fois, retarder les choses au fond. Mais nous exigerons qu’on aille au fond. C’est ce que nous attendons de la rencontre du procès de demain’’.
Cet homme en robe noire estime qu’il est temps pour le procureur général de faire une distinction. ‘’Maintenant, nous, on voudrait quand même qu’il y ait une distinction entre le public lambda et vous, journalistes professionnels. Vous ne pouvez pas enregistrer, mais peut-être que vous pouvez prendre des notes sur votre téléphone. Ça pourrait vous permettre de faire des comptes rendus d’audience à votre rédaction. C’est extrêmement important’’, a-t-il dit.
Évoquant la sortie du procureur général Fallou Doumbouya sur l’incident de la semaine dernière, Me Diallo a souligné que ‘’j’ai entendu le procureur dire, après notre intervention – parce qu’il est paniqué, peut-être que nous avons pris un peu l’avantage sur la façon dont le dilatoire est fait par le parquet – que les droits de M. Aliou Bah seront respectés, des choses comme ça. On espère qu’il tiendra parole et respectera la décision du juge. Le juge a dit que le procès sera public et qu’il n’y aura pas de filmage, c’est-à-dire indirect. Nous, nous sommes conformes à cela’’.
‘’Ce que nous n’accepterons pas, encore une fois, c’est qu’ils viennent jouer au dilatoire. Souvenez-vous, lors de la première audience à la Cour d’appel, ils ont mis ce problème de téléphone en avant, ils ont interpellé les jeunes, et puis on a renvoyé le procès. Et là, cette fois-ci, on y est. Ils vont chercher des jeunes ailleurs dont on ne connaît pas les motivations, ce qu’ils feront. Donc, demain, on espère qu’ils seront à la hauteur et que, finalement, on ira au fond. Ce qui importe dans ce dossier, c’est d’aller au fond’’, ajoute-t-il.
La défense soutient que le parquet ne peut rien reprocher à son client, Aliou Bah. ‘’Comme le parquet n’a rien à dire, n’a rien à apporter dans le fond, je pense qu’ils ne vont pas, encore une fois, tomber dans le dilatoire parce que nous n’accepterons pas cela. Encore une fois, parce que tout le dilatoire consiste à maintenir notre client en prison, alors qu’en réalité, on a démontré qu’il n’y a aucun élément prouvant qu’il est coupable de quoi que ce soit. Pour nous, ce serait inacceptable’’.
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