Le rôle de la justice dans le respect des droits humains au cœur de l’assemblée générale du MoDeL

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Le rôle de la justice dans le respect des droits humains au cœur de l’assemblée générale du MoDeL
Le rôle de la justice dans le respect des droits humains au cœur de l’assemblée générale du MoDeL

Africa-Press – Guinée. Le parti dirigé par Aliou Bah a consacré son assemblée générale de ce samedi 13 pour une conférence animée par les avocats Maître Pépé Antoine Lamah et Gilbert Camara. Le rôle de la justice pour garantir l’exercice des libertés et le respect des droits humains en Guinée était au cœur des discussions.

Maître Pépé Antoine Lamah a salué l’initiative du parti Mouvement démocratique libéral (MoDeL) qui consiste à éduquer ses militants à travers ce genre d’exercices qui, à ses yeux, est une ‘’initiative qui doit guider et habiter toutes les formations politiques de notre pays’’.

S’exprimant sur l’indépendance de la magistrature en Guinée, cet avocat au barreau de Guinée affirme que cela doit être un combat de tous. A la question de savoir si les choses ont changé ou évolué depuis le 5 septembre 2021, Maître Pépé Antoine Lamah assure que ‘’je vais peut-être vous décevoir de ne pas être très tranchant. L’indépendance effective de la justice est un combat. C’est une bataille permanente’’.

En Guinée, explique-t-il, ‘’on ne manque pas de textes qui consacrent l’indépendance de la magistrature. La constitution obtenue dans le sang en mars 2020 avait retiré quelque chose que la constitution de 2010 avait marquée. Dans le cadre de la nomination des magistrats, la constitution de 2010 avait dit que les magistrats sont nommés par décret du président de la République, sur proposition du ministre de la justice après avis conforme du conseil supérieur de la magistrature. La constitution de 2020 avait enlevé l’avis conforme pour dire simple avis. Ça veut dire que le président de la République pouvait même se passer ou piétiner l’avis du Conseil supérieur de la magistrature pour nommer ou démettre qui il veut. Mais après le 5 septembre, le président de la transition a pris une ordonnance pour réintégrer cette formule qui était consacrée dans la constitution de 2010. Donc, dans les textes, la transition a posé quand même quelque chose de très salutaire’’.

Le conférencier rappelle que ‘’les magistrats sont indépendants. C’est ce qui est écrit. Mais en réalité, le sont-ils ? Je ne vais pas jeter le discrédit sur tous les magistrats ou sur toute la justice. Il y en a qui s’assument. D’autres refusent ce que la loi leur a conféré’’.

‘’Il y a aujourd’hui des magistrats qui, quand ils tranchent, pensent à leur serment qui consacre la conscience. La conscience, c’est de faire la distinction entre le bien et le mal. Est-ce-que la décision que je suis en train de rendre est conforme à ma conscience ? Est-ce-que pour moi-même c’est une bonne décision ? J’ai souvent l’habitude de dire à des magistrats, quand je plaide certains dossiers, de faire attention. Car quand ils vont mourir comme tout le monde, ils seront enterrés seuls. Lorsqu’on passe par vous en tant que magistrats pour régler des comptes à X ou Y, retenez que vous commettez aussi un péché pour lequel vous devez répondre à l’au-delà, au delà de ce qu’on peut vous infliger sur terre comme sanction”, souligne-t-il.

“Le magistrat qui est habité par son serment, qui a une conscience et qui sait qu’il est mortel, il cherchera à se mettre dans la peau de ce que la loi lui confère. D’autres, quelle que soit la situation, ils ne vont jamais changer. Ils vont même refuser qu’on dise qu’ils sont indépendants. C’est un combat permanent qui implique l’intervention de tous. Chacun, en ce que le concerne, avocats, citoyens et politiques, doit tous se battre pour que la justice soit réellement et efficacement indépendante’’, détaille l’homme de droit.

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