Les sinistrés de Kaloum refusent de céder leurs maisons à l’Etat : ‘’Nous ne demandons pas des sacs de riz…’’

10
Les sinistrés de Kaloum refusent de céder leurs maisons à l’Etat : ‘’Nous ne demandons pas des sacs de riz…’’
Les sinistrés de Kaloum refusent de céder leurs maisons à l’Etat : ‘’Nous ne demandons pas des sacs de riz…’’

Africa-Press – Guinée. Alors que les autorités annoncent des mesures visant à indemniser les sinistrés de l’explosion du dépôt des hydrocarbures de Kaloum, des voix s’élèvent pour contester la procédure mise en place par le gouvernement. Le représentant des sinistrés demande à l’Etat de partager des tôles, sacs de ciment et fonds collectés en faveur les victimes.

Le 6 mai dernier, à la suite d’une réunion, le Premier ministre Bah Oury a dépêché une délégation pour rencontrer les sinistrés de Kaloum pour annoncer des mesures prises.

‘’Cette opération vise à rassurer les sinistrés de Coronthie quant à l’engagement du gouvernement dans la gestion de la crise qui dure depuis plus de 4 mois. L’État a alloué 2 000 000 à chaque concessionnaire et 1 000 000 à chaque locataire, comme frais de déménagement. De plus, l’État a accordé un montant de 2 500 000 à chaque locataire sur une période de 7 mois et 24 mois pour les concessionnaires. Cela donne le temps au gouvernement de reconstruire le site en vue d’établir un bail partagé avec les propriétaires. Ce n’est qu’un début. Nous allons continuer à travailler avec eux en parallèle’’, a expliqué Mohamed Lamine Bangoura, chef de cabinet du ministère de l’Habitat, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire.

Du côté des sinistrés, cette offre ne passe pas. Ils réclament à l’Etat les fonds collectés pour venir en aide aux victimes de l’exposition du dépôt principal de carburant à Kaloum.

‘’Nous continuons à dormir sous la belle étoile. Nous sommes oubliés par nos dirigeants. Ce qui a été mobilisé par la communauté nationale et internationale notamment les sacs de ciment, les tôles, les bois, l’argent, tout a été détourné. Nous n’avons rien reçu dans ce sens. Chaque fois qu’on dit de partager les sacs de riz. Or, ce n’est pas ce que nous avons demandé. Pourquoi nous donner des sacs de riz, pas de ciment, ni de tôles et d’argent ? Nous avons compris qu’à travers cette situation, on veut nous garder sous la pluie. C’est pourquoi, après avoir attendu 4 mois, nous avons demandé à la communauté d’engager les travaux. Et aujourd’hui, Coronthie est en chantier, car les premières pluies nous ont frappés’’, déplore Mamoudou Sifoké Touré.

‘’Nous reconstruisons nos maisons avec nos propres moyens. L’Etat a donné des sacs de riz et quelques vivres sauf que ce n’est pas ce que nous avons sollicité. Nous ne demandons pas des sacs de riz. Nous demandons de l’aide pour dormir dans nos maisons. Et dans ce sens, nous n’avons rien reçu’’, martèle-t-il.

Il dit à qui veut l’entende que ‘’nous ne sommes favorables au bail partagé, cette démarche malhonnête que les gens sont en train de faire à notre nom. Quand un incident de ce genre arrive, on doit parler d’indemnisation. Et l’indemnisation se fait par voie de paiement financier au prorata du préjudice subi. C’est ce que la loi dit. On doit nous donner les moyens. Si l’Etat n’a de moyens, qu’il accepte de nous restituer ce que les personnes de bonne volonté ont donné pour nous’’.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Guinée, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here