Africa-Press – Guinée. L’avocat de Marcel Béavogui a dénoncé jeudi le verdict du procès du massacre du 28 septembre. Maitre Sidiké Bérété estime qu’une ‘’mauvaise décision de justice’’ a été rendue, condamnant son client à 18 ans de prison sur la base, selon lui, de déclarations simples sans preuves.
‘’Dans l’ensemble, la lutte contre l’impunité, c’est déjà l’idéal. Mais dans les faits, c’est une mauvaise décision de justice. Marcel Guilavogui a été condamné sur de simples déclarations sans preuves et sur la base du Statut de Rome qui n’a pas été débattu à l’audience. Le droit a tellement souffert dans la main du juge que nous sommes obligés de faire appel’’, explique Maitre Bérété.
L’homme de droit note que ‘’dans les raisonnements du juge, on a même entendu: ‘les militaires de Kaléyah, où sont-ils ? Les éléments de la sécurité présidentielle, où sont-ils ? Les gendarmes du service de Tiegboro Camara, où sont-ils ? Et pour les évènements du stade du 28 septembre, vous prenez 11 personnes seulement. Si on doit raser la tête, ça ne doit pas être d’un seul côté. On compte relever appel. Donc, au moment opportun, devant le juge des affaires criminelles, on va soulever les irrégularités’’.
Aux dires de Maître Sidiki Béréte, ‘’les accusations ne sont fondées, sinon le juge allait donner des peines plus lourdes. Avec près 150 morts, si c’est vrai et que c’est fondé, vous croyez que les peines n’allaient pas être jusqu’à la perpétuité ? Ce sont des peines de complaisance, car au for intérieur du juge, il sait que les coupables sont encore dans la rue. Donc, le verre est à moitié plein pour que les victimes ne disent pas qu’elles n’ont rien en main’’.
L’avocat soutient mordicus que son client Marcel Guilavogui a été ‘’condamné à tort à 18 ans de prison. Il est détenu pendant 14 ans sans procès dans un Etat de droit. En matière criminelle, la loi dit qu’on est jugé dans les 2 ans, c’est un accusé qui est abattu moralement, qui n’a pas eu des soins nécessaires et qui a été amené à la psychiatre ? On nous dit qu’il a changé de version. Quand la détention est arbitraire, il peut y avoir 1000 versions. C’est une décision surprenante’’.
Il fait remarquer que ‘’Claude Pivi a été condamné sur la base du Statut de Rome et on met une mesure de sûreté de 25 ans alors que le Statut de Rome ne prévoit pas cela. Le droit n’a pas été dit hier. C’est pourquoi, nous demandons l’acquittement pur et simple de Marcel Guilavogui pour faute de preuves’’.
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