Nord et Sud D’Afrique Dominent les Compétitions Sportives

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Nord et Sud D'Afrique Dominent les Compétitions Sportives
Nord et Sud D'Afrique Dominent les Compétitions Sportives

Africa-Press – Guinée. Les demi-finales des compétitions africaines de clubs cette saison ne font que confirmer une tendance de fond: l’Afrique du Nord et l’Afrique Australe règnent sur le football continental. Que ce soit en Ligue des champions de la CAF ou en Coupe de la Confédération, les clubs de ces deux zones s’imposent saison après saison. Pendant ce temps, les clubs de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique Centrale regardent de loin. Une domination qui semble s’installer durablement. Que s’est-il passé ?

Cette saison encore, les demi-finales des compétitions de clubs africains se joueront sans les cadors habituels de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique Centrale. En Ligue des champions, les Sud-Africains de Mamelodi Sundowns et Orlando Pirates croisent les Égyptiens d’Al Ahly et de Pyramids FC. En Coupe de la CAF, les Marocains du RS Berkane défieront le CS Constantine d’Algérie, tandis que les Tanzaniens de Simba affronteront Stellenbosch FC, encore un club sud-africain.

Ces affiches ne sont pas le fruit du hasard. Depuis plusieurs années, les phases finales des compétitions africaines sont largement dominées par des clubs du Maghreb et de l’Afrique australe. Cette répétition interroge sur les raisons de leur supériorité et sur le recul progressif d’autres zones historiquement compétitives.

Une domination nord-africaine et australe logique

Plusieurs facteurs expliquent la réussite des clubs du Nord et du Sud du continent. Le premier est structurel. Ces régions disposent d’infrastructures sportives plus modernes, de stades bien entretenus, de centres de formation performants, et de championnats bien organisés. Cela permet une meilleure préparation et une meilleure gestion du calendrier.

Le deuxième facteur est économique. Grâce à des partenariats solides, des subventions étatiques dans certains cas, et des droits télévisés mieux négociés, les clubs disposent de ressources suffisantes pour garder leurs meilleurs joueurs plus longtemps, attirer des talents étrangers, et construire des effectifs compétitifs.

Un autre élément essentiel est la stabilité. Les clubs comme Al Ahly, Sundowns ou Berkane sont dirigés par des structures professionnelles, avec des projets sportifs durables. Le recrutement est stratégique, la formation est intégrée au développement du club, et les ambitions sont claires: jouer pour gagner.

Enfin, ces clubs ont acquis une expérience importante au fil des années. Ils savent comment gérer les déplacements en Afrique, comment jouer sous pression, et comment maintenir un certain niveau d’exigence dans toutes les compétitions.

L’Afrique de l’Ouest et Centrale en retard

Face à cette machine bien huilée, les clubs de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique Centrale peinent à suivre. Même les plus grands noms de ces régions, comme Enyimba (Nigeria), Horoya (Guinée), Coton Sport (Cameroun) ou Vita Club (RD Congo), ne parviennent plus à s’imposer dans le dernier carré.

Les obstacles sont nombreux. Le manque de financement est souvent criant. Peu de sponsors, une billetterie faible, des droits TV insignifiants: les clubs doivent souvent survivre sans véritable levier économique. À cela s’ajoute une instabilité chronique dans la gestion, avec des changements fréquents de présidents, d’entraîneurs, ou de politiques sportives.

Les jeunes talents, par ailleurs, quittent très tôt leurs clubs formateurs pour tenter leur chance en Europe ou en Afrique du Nord, ce qui affaiblit les effectifs. Et les infrastructures, dans plusieurs pays de ces zones, restent rudimentaires, ne permettant ni de bonnes préparations ni une vraie continuité de performance.

Ce déséquilibre géographique pose un véritable problème pour l’avenir des compétitions africaines. Si seuls quelques pays dominent chaque année, l’intérêt sportif global pourrait s’émousser. Le poids politique aussi évolue: les clubs les plus puissants influencent de plus en plus les grandes décisions au sein de la CAF.

Pour éviter que le fossé ne devienne irrattrapable, il est nécessaire de repenser la redistribution des ressources, d’encourager les projets structurants dans les pays moins avancés, et de valoriser les efforts de développement local. L’Afrique de l’Ouest et Centrale regorgent de talents, mais sans vision à long terme ni accompagnement stratégique, ces zones resteront à la traîne.

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