Africa-Press – Guinée. Publié le 31 juillet 2025, le rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) sur la consommation d’électricité à la mi-2025 révèle une croissance forte et continue de la consommation d’électricité. Selon l’organisme, il faut remonter à des décennies pour constater un tel phénomène. Certes, la croissance de 2024 reste exceptionnelle avec un bond de 4,4% de la consommation. Mais celle de 2024 devrait s’établir à 3,3% et celle de 2026 à 3,7% et ce malgré le ralentissement de l’activité économique. En moyenne, entre 2015 et 2023, la hausse s’établissait à 2,6%. Cette accélération serait le signe d’une électrification progressive des usages pour sortir du tout énergie fossile, une substitution nécessaire pour diminuer les gaz à effet de serre et atténuer les effets du changement climatique. Le point négatif, c’est que les politiques de sobriété et d’efficacité énergétique ne semblent pas efficaces pour pondérer cette hausse.
Selon l’AIE, la demande en électricité augmente dans le secteur industriel, et la demande est accélérée par les appareils utilisés par les particuliers dont les véhicules électriques, l’essor de la climatisation et l’expansion des centres de données. La Chine représente la moitié de la hausse de la consommation d’électricité avec 5% supplémentaires en 2025 contre 6% en 2024, mais 5,7% prévus pour 2026. L’Inde voit sa consommation bondir de 4% cette année avec 6,6% anticipés pour 2026. Les États-Unis connaissent un plus modeste 2,3% porté par les centres de données. L’Union européenne devrait connaître +1,1% cette année, 1,5% en 2026.
Le charbon est remplacé par le gaz naturel et les énergies renouvelables
Les sources d’énergie connaissent des contrastes forts selon les régions du globe. Alors que la capacité installée des centrales thermiques continue de baisser en Inde et en Chine, elle augmente aux États-Unis et en Europe. Le charbon poursuit cependant son déclin pour deux raisons: son remplacement par du gaz naturel moins cher notamment aux États-Unis et l’essor des énergies renouvelables. Solaire et éolien prennent désormais la part du lion dans les investissements de nouvelles capacités. La hausse de la consommation mondiale d’électricité en 2025 sera assurée à 90% par les énergies renouvelables, principalement par le solaire et l’éolien, plus marginalement par l’hydroélectricité et le nucléaire.
La production du solaire et de l’éolien a été de 4000 térawatts/heure (TWh) en 2024, atteindra 5000 TWh en 2025 et poursuivra sa courbe à 6000 TWh en 2026. En conséquence, l’AIE prévoit qu’à la fin 2025, au plus tard en 2026 (cela dépendra des frimas hivernaux), les énergies renouvelables deviendront la première source d’électricité au monde, dépassant ainsi le charbon. Un événement, puisque le charbon a toujours été la première source de production d’électricité. En 2026, solaire et éolien rempliront 36% des besoins électriques contre 32% pour le charbon. La bonne nouvelle est à tempérer dans le contexte de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. La consommation continuant fortement d’augmenter, les émissions générées par les centrales thermiques continuent elles aussi à croître même si elles entament leur déclin. Les émissions des centrales à charbon ont ainsi augmenté de 1,3% en 2024 et pourraient commencer à diminuer cette année selon les aléas météorologiques.
Le photovoltaïque commence à produire de l’électricité 24h sur 24
Le solaire devrait même accentuer sa percée en effaçant l’obstacle de son intermittence, affirme un rapport du bureau d’études londonien Ember publié en juin 2025. Selon ces analystes, les régions les plus ensoleillées du monde peuvent désormais bénéficier d’une fourniture d’énergie photovoltaïque 24h sur 24 tout au long de l’année. Ce qui change, c’est le prix des batteries qui stocke les excédents du jour pour être consommés la nuit. 5 kilowatts de panneaux solaires (soit un peu moins que ce qui est installé en routine en France), associé à 17kWh de batteries assurent une alimentation continue pour un prix de 90 euros du MWh, inférieur au charbon, au gaz et au nucléaire dans ces régions.
L’AIE prévoit une forte hausse des énergies renouvelables en général du solaire en particulier d’ici à 2030 dans son rapport 2024 sur ces secteurs. Dans les cinq prochaines années, 5500 gigawatts de capacité vont être installés, soit trois fois plus qu’entre 2017 et 2023. 80% de cette croissance sera assuré par le photovoltaïque. Ces tendances marquées contrastent avec les oppositions de plus en plus fortes de partis d’extrême droite partout dans le monde contre le solaire et l’éolien. Aux États-Unis, l’administration Trump vient ainsi de supprimer toutes les subventions aux énergies renouvelables ainsi que les aides à l’achat de véhicules électriques, et de stopper tous les projets de parcs éoliens offshore. Au Royaume-Uni, le parti Reform UK ouvertement climato-sceptique, a annoncé vouloir bloquer tout projet d’énergies renouvelables dans les dix municipalités gagnées par ce parti d’extrême droite aux élections locales de mai 2025. Enfin, en France, le Rassemblement national et une partie du parti de droite Les Républicains ont réussi à faire voter à l’Assemblée nationale un moratoire sur les énergies renouvelables avant d’être battus lors d’un vote solennel de l’Assemblée le 24 juin dernier.
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