Fatoumata Sylla interpellée pour « vol », avec plus de 200 clés en main : « Ces clés me permettent d’ouvrir les portes des gens »

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Fatoumata Sylla interpellée pour « vol », avec plus de 200 clés en main : « Ces clés me permettent d’ouvrir les portes des gens »
Fatoumata Sylla interpellée pour « vol », avec plus de 200 clés en main : « Ces clés me permettent d’ouvrir les portes des gens »

Africa-Press – Guinée. Coiffeuse et mère de trois enfants, Fatoumata Sylla a été interpellée le 19 juillet dernier à Enco5 pour « vol et tentative de vol » au préjudice de Mohamed Lamine Bah. Elle était en possession de plus de 200 clés dans son sac. Son procès s’est ouvert hier, mercredi 03 août 2022, devant le tribunal correctionnel de Dixinn. Et, à la barre, elle a plaidé non coupable de « vol ». Mais, elle a reconnu sans ambages les faits de « tentative de vol » articulés à son encontre.

Dans sa déposition devant le tribunal correctionnel, Fatoumata Sylla a laissé entendre qu’elle fait parfois des malaises, de petites crises. Et, pendant ces moments où elle est quasiment en état de démence, elle ramasse des clés un peu partout. Ces clés lui servent plus tard d’entrée chez des tiers pour y soustraire frauduleusement des biens. Elle a dit avoir agi ainsi par deux fois. « La première fois, c’est dans un restaurant. Et, la deuxième fois, c’est dans une maison », a-t-elle avoué.

S’agissant des faits de « vol et tentative de vol » qui lui sont reprochés au préjudice de Mohamed Lamine Bah, la prévenue a reconnu avoir été interpellée dans le salon du plaignant où elle y avait accédé à une de ses clés.

« Je quittais chez ma grand sœur pour rentrer chez moi. C’est ainsi que je suis venue monter les escaliers du restaurant, et je suis allée ouvrir la porte du salon de Mohamed Lamine Bah. J’ai ouvert sa porte à l’aide d’une clé que je détenais dans mon sac », a dit Fatoumata Sylla.

« Comment vous avez pu obtenir cette clé qui vous a permis d’accéder au salon de Mohamed Lamine Bah, quelqu’un que vous ne connaissiez pas et pour qui vous n’avez jamais travaillé ? » demande la juge Damba Oularé à la prévenue.

Et, Fatoumata Sylla de répondre : « Je n’ai jamais travaillé chez lui. Moi, j’ai ramassé cette clé dans la nature. Parfois je perds connaissance et je ramasse des clefs. Ces clés me permettent parfois d’ouvrir les portes des gens, parfois aussi ça n’ouvre pas ».

Après cette réponse laconique de la prévenue, le procureur Amara Camara a fait sortir un lot dans lequel plus de 200 clés sont entassées. Puis, il interroge Fatoumata Sylla : « Vous voulez nous dire que les 200 et quelques clés qu’on a retrouvé avec vous sont toutes des clés ramassées ? »

« Sur la tête de mes enfants, j’ai ramassé toutes ces clés une à une. Mais, au moment où je ramasse les clés, je ne me contrôle pas. C’est après avoir commis l’acte avec les clés que je retrouve mes facultés mentales. Je ne suis pas folle ; mais, partout où je suis allée pour me consulter, on me dit que je suis envoûtée. Sinon, c’est seulement deux fois que j’ai fait ça. La première fois, c’est dans un restaurant ; et, la deuxième fois, c’est dans une maison », a répondu Fatoumata Sylla.

Appelé à la barre, le plaignant, Mohamed Lamine Bah, a fait savoir au tribunal que ce n’est pas la première fois qu’il est victime de vol. Il soutient qu’il a été victime l’année dernière aussi dans son restaurant où l’intrus (le voleur) a emporté 90 millions de francs guinéens qui se trouvaient dans son sac.

« C’est ainsi que j’ai installé des caméras de surveillance. Et, cette fois-ci, dès qu’elle est venue, elle est montée au salon, alors que je l’observais au niveau de la caméra. Je suis allé la trouver dans mon salon, je l’ai mise aux arrêts et j’ai appelé les gendarmes qui sont venus la prendre. Donc, moi je réclame mes 90 millions de francs guinéens », a dit Mohamed Lamine Bah.

Au terme de ces explications du plaignant, le ministère public a demandé au tribunal de retenir Fatoumata Sylla dans les liens de la prévention et de la condamner à un an et 11 mois d’emprisonnement.

Ainsi, l’affaire a été mise en délibéré pour décision être rendue sur siège. Mais, au moment où la présidente était prête à rendre la décision, le conseil de la partie civile (qui n’a pas suivi les débats) a fait irruption dans la salle pour solliciter le rabattement du délibéré et d’orienter le dossier au cabinet d’instruction. « Il faut que la prévenue nous explique l’endroit où elle multiplie ses clés », a-t-il indiqué.

Finalement, le tribunal a rabattu le délibéré afin d’orienter le dossier au cabinet d’instruction.

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