Trouble post-accouchement : qu’est-ce que la niche de césarienne et quels symptômes peut-elle provoquer ?

9
Trouble post-accouchement : qu'est-ce que la niche de césarienne et quels symptômes peut-elle provoquer ?
Trouble post-accouchement : qu'est-ce que la niche de césarienne et quels symptômes peut-elle provoquer ?

Africa-Press – Guinée. Près de 150.000 césariennes sont pratiquées chaque année en France. Parmi elles, 60% donnent lieu à ce que les médecins nomment une “niche” ou une “isthmocèle”, c’est-à-dire une boursouflure d’importance variable de la cicatrice utérine et formant une poche, explique le Pr François Goffinet, gynécologue obstétricien et Chef de service de la Maternité Port-Royal (Paris, AP-HP). Jusqu’à présent, et bien que les césariennes soient de plus en plus pratiquées sur la planète, il n’existait aucune définition claire de ces niches, ni de la manière dont les prendre en charge. Or, si la plupart sont sans conséquence, 30 à 40% des niches de césarienne pourraient entraîner troubles menstruels, douleurs ou infertilité.

Le “trouble de la cicatrice de césarienne”, ou “Cesarean Scar Disorder”

Partant de ce constat, 31 experts internationaux publient en 2023 la toute première définition consensuelle de la niche de césarienne, renommée “trouble de la cicatrice de césarienne” (Cesarean Scar Disorder) dans la revue JAMA Open Network. “Actuellement la détection et la prise en charge des niches de césarienne est chaotique en France”, pointe François Goffinet, satisfait de cette nouvelle publication qui place des repères bienvenus. Classiquement, c’est l’échographie qui révèle une niche de césarienne, qui comme son nom l’indique, forme une invagination, un creux d’au moins deux millimètres dans la cavité utérine. Dans certains cas, cette niche peut retenir le sang menstruel, qui ne s’écoule pas et occasionne des douleurs, explique François Goffinet. Une inflammation peut également exacerber les symptômes.

Au moins un symptôme pendant trois mois

Ce sont ces niches dites “symptomatiques” qui sont qualifiées par les 31 experts de trouble de la cicatrice de césarienne. Plus précisément, la définition établit à présent que la présence physique de la niche doit aller de pair avec au moins un symptôme dit “primaire”, parmi lesquels on trouve les saignements post-menstruels, la douleur pendant les règles, une infertilité inexpliquée avec fluides intra-utérins, ou bien deux symptômes dits “secondaires”. Ces derniers recouvrent notamment les douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunie), des pertes vaginales anormales, une douleur pelvienne chronique ou encore une perte de sang odorante anormale. Si ces conditions sont réunies pendant au moins trois mois après la césarienne, le diagnostic peut être posé. Mais le traitement n’est pas forcément une évidence, et les 31 experts ne l’ont pas abordé.

Une prise en charge à définir

“La décision d’examiner et de traiter le trouble de la cicatrice de césarienne est influencée par la gravité des symptômes, l’impact sur la qualité de vie, la taille de la niche et les attentes individuelles du patient”, précisent les experts. Une précision importante lorsqu’on sait que la prise en charge des niches de césarienne repose sur une intervention chirurgicale dont le détail varie en fonction du praticien. “Certains médecins connaissent et détectent mal ce problème, et ceux qui connaissent le gèrent chacun à leur façon”, résume François Goffinet. Certains utilisent l’électrocoagulation, qui détruit les tissus par un courant électrique, d’autres une résection des tissus avec suture, citent par exemple des experts français dans une publication de 2021.

Reste donc, maintenant que le trouble fait l’objet d’une définition claire, et sous réserve que l’ensemble de la profession l’adopte, à faire de même avec la procédure de prise en charge. “Nous avons chaque jour des patientes paniquées qu’on leur ait trouvé une niche de césarienne, par défaut d’information. Mais lorsque la niche est bien à l’origine des symptômes, l’intervention est généralement efficace”, rassure François Goffinet.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Guinée, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here