Souloukoula (Mandiana) : un secteur en manque de tout !

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Souloukoula (Mandiana) : un secteur en manque de tout !
Souloukoula (Mandiana) : un secteur en manque de tout !

Africa-Press – Guinée. Situé dans la sous-préfecture de Saladou (dans la préfecture de Mandiana), le secteur Souloukoula est en manque de tout. Cette localité de plus de 1000 habitants manque d’école, d’eau potable, de routes. Et, à date, elle n’est desservie par aucun réseau de téléphonie, a appris un correspondant de Guineematin.com dans la région de Kankan.

A Souloukoula, les seules infrastructures qui y existent sont le résultat des contributions de ses ressortissants. Car, depuis l’indépendance de la Guinée, ce secteur n’a jamais l’objet d’une attention de l’Etat. La localité ne dispose que d’un vieux forage qui date du régime de feu Général Lansana Conté. Ce qui rend difficile l’accès à l’eau potable pour ses habitants. Ces derniers (notamment les femmes) font des kilomètres à pied pour aller puiser de l’eau de rivières pour leurs besoins en famille.

« Chez nous ici (à Souloukoula), nous souffrons énormément. Nous n’avons qu’un seul forage pour tout le village. Et, avec les multiples pannes de ce forage, nous sommes obligées, nous les femmes, de parcourir des kilomètres pour puiser de l’eau dans les rivières ou dans des puits à proximité », se plaint Koumba Diallo, une mère de famille.

Selon Hadja Diallo, une femme rencontrée au bord d’une rivière à Souloukoula, plusieurs femmes enceintes font des fausses couches à cause de la distance qu’elles parcourent à la quête de l’eau.

« Marcher des kilomètres pour avoir de l’eau est presque devenu notre quotidien. Mais, ça cause assez de problèmes aux femmes enceintes. Il y a eu des années ici où les femmes en début de grossesse ont perdu leurs bébés à cause de la distance qu’elles parcourent avec les seaux d’eau. Il faut que le gouvernement de la Transition pense à nous ; car, ça fait des années que nous vivons dans cette situation », a expliqué Hadja Diallo.

Outre l’épineuse question de l’eau potable, Souloukoula fait face à un manque d’école. Le seul hangar qui servait d’école primaire à ce secteur a été emporté par le vent.

« Nous n’avons presque pas d’école primaire à Souloukoula. C’est un hangar que la communauté avait construit qui servait de cadre d’enseignement. Mais, ce hangar a été emporté par le vent. C’est un ressortissant du village qui a mis à notre disposition un de ses magasins pour que les enfants puissent suivre les cours. Vu la situation, la communauté a mobilisé un fond pour construire une école de deux (2) salles de classes. En chantier, ce bâtiment aussi s’est écroulé l’année dernière suite à un vent violent », a indiqué Yanga Lama, enseignant à Souloukoula.

Outre ces problèmes, Souloukoula est confronté à un réel manque de réseau de communication. Les pistes qui y existent sont quasiment impraticables. Et, les habitants de la localité se sentent abandonnés par l’Etat guinéen.

« Nous n’avons pas de route. Pour rejoindre Souloukoula, c’est un véritable parcours du combattant. Pendant la saison pluvieuse, les véhicules ne viennent même pas ici. Les chauffeurs refusent catégoriquement de transporter les marchandises de nos commerçants à cause du mauvais état de la route. Parfois, même pour acheter du pain ou de la sardine, nous nous rendons à Saladou-centre. La route sur laquelle passent les motos aussi est totalement défectueuse et très petite. Quitter le district de Tri pour venir chez nous, les usagers sont contraints de traverser par deux pirogues juxtaposées, il n’y a même pas de bac. Nous nous sentons totalement oubliés par notre propre État », a dit Ousmane Diallo.

Egalement, ce secteur n’est desservi par aucun réseau de téléphonie. Ces habitants font des kilomètres pour passer un simple appel.

« Depuis l’indépendance jusqu’à nos jours, notre village n’a pas de réseau téléphonique. Pour appeler, nous nous déplaçons à des kilomètres. Comment comprendre qu’au 21ème siècle notre village manque de réseau téléphonique? Même si nous avons des urgences, il est difficile pour nous d’appeler dans l’immédiat. Je pense que l’État nous a complètement oubliés », déplore Lancinet Diallo.

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