
Africa-Press – Guinee Equatoriale. La troisième édition du Forum économique public- privé Japon-Afrique s’est tenue lundi à Abidjan, sous le thème: « Collaboration, co-innovation et co-création avec l’Afrique pour développer notre avenir ».
Elle a rassemblé une forte délégation de membres du gouvernement japonais, une trentaine de ministres de pays africains, ainsi que des participants issus d’institutions internationales et régionales, tant du secteur public que privé.
Lors de la cérémonie d’ouverture, le Premier ministre ivoirien, Robert Beugré Mambé, a exprimé la gratitude de la Côte d’Ivoire envers le Japon pour avoir choisi son pays comme hôte de cette troisième édition. Pour le Premier ministre, ce forum, qui se tient tous les trois ans, constitue une véritable opportunité pour promouvoir et renforcer la coopération entre les entreprises japonaises et africaines, en développant continuellement les potentialités commerciales et d’investissement.
Il a rappelé que l’Afrique suscite aujourd’hui un intérêt croissant de la part des partenaires internationaux, grâce à son fort potentiel de croissance économique et son dynamisme multisectoriel. Selon lui, ce forum est donc « un lieu d’échange sur la place que pourrait jouer le Japon dans le processus de transformation du continent africain ».
Cependant, il a déploré l’impact des nombreuses crises internationales sur les économies africaines. Dans ce contexte, le Premier ministre ivoirien a insisté sur l’urgence de valoriser les matières premières, déclarant que cette démarche devait devenir « un choix prioritaire ».
« Nous devons bâtir une confiance solide entre le secteur privé national et le secteur privé étranger, afin de permettre la mise en œuvre d’un partenariat stratégique », a-t-il affirmé.
Concernant la coopération entre la Côte d’Ivoire et le Japon, Robert Beugré Mambé a noté que le volume des échanges commerciaux entre les deux pays reste relativement faible et ne reflète pas leurs potentiels ni leurs ambitions. Il a proposé de « renforcer les politiques en place pour favoriser davantage de partenariats entre les acteurs économiques des deux pays ».
« Les investisseurs japonais peuvent faire confiance à la Côte d’Ivoire et à la politique économique et sociale du président de la République, qui, ensemble, font de notre pays un exemple en matière d’amélioration substantielle des conditions de vie, tant en milieu rural qu’urbain, ainsi que des indicateurs économiques et financiers », a-t-il rassuré.
Mambé a aussi évoqué la transformation de l’économie ivoirienne, marquée par une croissance continue depuis 2011. Il a souligné la mise en œuvre des plans nationaux de développement (PND), notamment celui de la période 2021-2025, dont le financement total s’élève à près de 100 milliards de dollars, avec une contribution attendue de 75 % du secteur privé.
« Le pays a su résorber des déficits structurels importants, notamment dans les domaines de l’électricité, des infrastructures industrielles, aériennes, maritimes, et du numérique », a-t-il précisé.
Il a salué la résilience de l’économie ivoirienne, désormais classée parmi les neuf premières d’Afrique, et a assuré les investisseurs japonais que « la Côte d’Ivoire est un partenaire fiable grâce à la politique économique et sociale du président de la République ».
Robert Beugré Mambé a conclu en encourageant les investisseurs japonais à investir massivement en Afrique.
« Nous avons confiance en nos amis japonais et savons que leur discipline et leur capacité de réflexion les conduiront à s’inscrire dans une coopération dynamique et solide avec l’Afrique », a-t-il déclaré.
Avant lui, le ministre ivoirien du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME, Souleymane Diarrassouba, a rappelé que le Japon est un partenaire économique important pour la Côte d’Ivoire. En 2023, les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint 136 milliards de francs CFA, avec une prédominance des importations d’équipements japonais.
Toutefois, le ministre a insisté sur la nécessité de renforcer les exportations ivoiriennes vers le Japon, un marché de 125 millions de consommateurs. Il a également souligné la présence d’une vingtaine de grandes entreprises japonaises opérant en Côte d’Ivoire dans des secteurs clés tels que la technologie, la logistique, les infrastructures et la grande distribution.
Il a invité les investisseurs japonais à exploiter les nombreuses opportunités offertes par la Côte d’Ivoire dans les domaines stratégiques tels que l’agriculture, l’industrie, les énergies renouvelables, les infrastructures, le tourisme et l’économie numérique.
De son côté, le vice-ministre japonais de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie, Muto Yedji, a salué cette rencontre, qui selon lui constitue « un levier essentiel pour promouvoir l’innovation et le transfert de technologies entre le Japon et les pays africains, tout en contribuant à l’atteinte des objectifs de développement durable sur le continent ». Il a également donné rendez-vous à l’Afrique en août 2025 pour le TICAD 9 au Japon.
Quant à Kabure Jun, président du comité sur l’Afrique, il a souligné que les investissements japonais en Afrique se concentrent dans les secteurs de l’énergie, de l’eau, des infrastructures, de la santé, des finances vertes et de la logistique. Cette dynamique pourrait se renforcer à l’avenir, compte tenu des énormes potentialités du continent.
A noter que depuis 2018, le forum se tient en Afrique tous les trois ans pour promouvoir et renforcer les liens commerciaux entre le Japon et l’Afrique. Les précédentes éditions ont eu lieu en Afrique du Sud en 2018 et au Kenya en 2022.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Guinee Equatoriale, suivez Africa-Press