Attaques de requins : un nombre de morsures stable en 2023, mais avec davantage de décès

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Attaques de requins : un nombre de morsures stable en 2023, mais avec davantage de décès
Attaques de requins : un nombre de morsures stable en 2023, mais avec davantage de décès

Africa-Press – Madagascar. Le nombre de morsures de requins dans le monde a légèrement augmenté durant l’année 2023. Dix attaques mortelles, sur 69 morsures “non provoquées” ; à comparer avec la moyenne de 63 attaques annuelles sur les cinq dernières années. Cinq personnes étaient mortes en 2022. 52% de ces attaques ont eu lieu le long des côtes des États-Unis.

Morsures de requins provoquées, et morsures non provoquées

Les morsures non provoquées sont celles sur lesquelles se focalise le rapport annuel de l’International shark attack file (ISAF) de l’université de Floride, aux États-Unis. Pour des scientifiques, il faut en effet distinguer ces deux types différentes d’attaques de requins: les provoquées et les non provoquées.

Les premières désignent celles qui surviennent quand un humain s’approche intentionnellement d’un squale ou qu’il nage dans des eaux où des appâts sont utilisés pour attirer les poissons. “Nous sommes biologistes et nous voulons comprendre le comportement naturel des animaux, et non leur comportement contre-nature”, explique dans un communiqué de presse Gavin Naylor, le directeur du programme de recherche sur les requins du musée d’Histoire naturelle de Floride (voir encadré).

La probabilité d’être attaqué par un requin demeure extrêmement faible, et les chances de gagner à la loterie sont supérieures, évalue l’ISAF. Les experts estiment que la légère hausse constatée en 2023 ne provient pas d’un changement dans le comportement des squales, mais est due à la présence en augmentation des gens dans l’eau. Parfois pour des raisons très tangibles.

Ainsi, la ville de New York a connu sa première attaque en 50 ans. Il faut y voir un lien avec le fait que la qualité de l’eau s’est améliorée au cours des deux dernières décennies. Cela explique qu’elles soient davantage fréquentées par les baigneurs, les grands mammifères marins, et les requins.

Exploration et prédation

La grande majorité des attaques non provoquées sont des morsures dites exploratoires. C’est-à-dire que le requin prend l’humain pour ce qu’il n’est pas, par exemple une otarie. Quand cela arrive, le squale mord, se rend compte de son erreur, et il repart. Mais une seule morsure peut être fatale avec de gros requins, comme les grands blancs et les requins-tigres, capables d’infliger en un coup de mâchoire des dégâts dévastateurs.

Il n’en reste pas moins que des incidents inhabituels peuvent, rarement, être documentés. Ils impliquent généralement des requins-tigres, des requins-bouledogues ou des requins blancs qui continuent à mordre leur victime au lieu de prendre la fuite. Ce fut le cas d’une attaque filmée en mer Rouge en Égypte: “Elle a retenu l’attention car une vidéo montre un requin-tigre faisant plusieurs passes sur un humain dans l’eau. Même si les événements de prédation sont extrêmement rares, il est assez clair que c’est ce qui s’est passé”, explique Joe Miguez, doctorant à l’université de Floride.

Attaque “provoquée”

Le terme créé une forme de confusion. Il a pu choquer quand l’ISAF l’a employé pour désigner l’attaque mortelle, très médiatisée, dans la région de Sydney, en Australie, au cours de laquelle le Britannique Simon Nellis a perdu la vie.

L’assaut par un grand requin blanc a été filmé depuis une berge rocheuse, et la vidéo montre les pêcheurs qui se trouvaient là. “L’activité de pêche est connue pour attirer les requins, principalement parce que les poissons capturés sur les lignes luttent et génèrent des vibrations qui attirent les requins. Cela se produit même lorsque les pêcheurs n’utilisent pas d’appâts pour pêcher”, expliquent les spécialistes du musée d’Histoire naturelle de Floride. La démarche des scientifiques consiste à se focaliser sur l’influence des phénomènes naturels, “les marées, la température, la salinité, la phase de la Lune, les courants changeants, la saisonnalité, l’heure du jour et les effets que ces paramètres, tant individuellement que combinés, ont sur différentes espèces de requins”. C’est pourquoi une intervention d’origine humaine – la présence des pêcheurs dans le cas de la disparition dramatique de Simon Nellis – est classée comme “provocatrice”, les morsures survenant dans ce cadre-là étant exclues des analyses ultérieures de l’ISAF.

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