Africa-Press – Madagascar. Dans un entretien accordé à France 24, le colonel Michaël Randrianirina, à la tête de la Refondation depuis la prise de pouvoir militaire du 11 octobre, a réaffirmé sa volonté de voir l’ancien président Andry Rajoelina répondre devant la justice malgache. La justice doit être rendue ici, sur notre sol », a déclaré Michael Randrianirina.
L’ex-chef d’État, désormais en exil, fait face à des accusations graves liées à des abus commis durant son mandat. Si le départ, facilité par Paris, a déclenché une forte indignation dans le pays, le président de la Refondation admet que cette évacuation, dans un contexte explosif, a permis d’éviter une escalade des violences et de rétablir un semblant de stabilité.
Outre l’ancien chef d’État, une autre figure centrale est désormais dans le viseur des autorités: l’influent homme d’affaires Mamy Ravatomanga, proche de Rajoelina. Déjà en détention à Maurice pour des suspicions de blanchiment d’argent, il est également sous enquête à Madagascar. Le colonel Randrianirina estime que les deux hommes doivent être entendus par les magistrats du pays, selon lui, ils sont liés à des pratiques ayant contribué à appauvrir la population et à alimenter un système d’impunité.
Durant son interview, le dirigeant militaire évoque également des violences, notamment des blessures par balle, qui pourraient être qualifiées de crimes. Ces éléments devront faire partie des dossiers transmis à la justice, soutient-il.
Malgré la transition en cours, le colonel Randrianirina assure ne pas nourrir d’ambitions personnelles pour l’instant. Il annonce une vaste concertation nationale à partir du 10 décembre, qui devrait déboucher sur un référendum, puis sur l’organisation d’une élection présidentielle sous deux ans. À la question d’une éventuelle candidature, il se contente d’un: « Ce n’est pas ma priorité. »
Les relations internationales de Madagascar ont également été abordées. Il confirme avoir échangé fin novembre avec Emmanuel Macron, lequel a promis un soutien financier pour lutter contre l’insécurité alimentaire. Sur les îles Éparses, toujours revendiquées par les deux pays, le colonel se montre prudent et renvoie à l’issue de la concertation nationale. Quant à la Russie, il affirme que Madagascar reste ouvert au dialogue sans, pour l’heure, prévoir de rencontre avec Vladimir Poutine.
Durant cet entretien, le président de la Refondation a répondu aux questions posées en français par le journaliste en malgache contrairement à son interview sur la chaine russe RT, le 25 novembre dernier.
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