Le Nord de Madagascar : D’une colonisation militaire à une base coloniale

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Le Nord de Madagascar : D’une colonisation militaire à une base coloniale
Le Nord de Madagascar : D’une colonisation militaire à une base coloniale

Africa-Press – Madagascar. Le début de la colonisation de Madagascar était une période de tâtonnement pour l’administration coloniale. Après avoir pacifié la Grande île, Joseph Simon Gallieni établit à la fois des garnisons dans les régions assez reculées et forme des militaires-colons. Après quelques mois, ces engagés sont devenus agriculteurs. Ces soldats-colons ont des petites exploitations, la plupart d’entre eux se sont installés à la campagne. Bien entendu, bon nombre de villages sont à la fois des camps militaires et des petites exploitations. Avec un climat favorable à l’agriculture et à la présence des forêts, les soldats-colons bêchent les terres fertiles et exploitent le bois, matière première dans la fabrication des meubles et des maisons. Dans le Nord de Madagascar, ils ont occupé le camp d’Ambre jusqu’à l’arrivée des colons réunionnais dans les années 1920.

Avec son port de commerce, sa base navale et l’étendue de ses concessions, la région septentrionale accueille de la main-d’œuvre. Ces derniers sont constitués de migrants venant d’autres régions de la Grande île ainsi que des îles voisines, du sud-ouest de l’océan Indien.

Diégo-Suarez a une multitude d’aspects. Centre administratif depuis le début du XXème siècle, elle joue un rôle plus important dans le commerce grâce à son port. La double fonction de son port, commerce et base militaire, est un atout pour la région du Nord. L’administration coloniale, conscient de l’importance stratégique de Diégo-Suarez, implante par conséquent le deuxième régiment mixte d’infanterie coloniale malgache. Située au nord-ouest de la ville, l’armée coloniale construit quelques bâtiments pour y loger en ordre. Ainsi, Antsiranana a joué un rôle majeur durant les deux grandes guerres mondiales. En formant des soldats durant le premier quart du XXème siècle, la ville a contribué et aidé la métropole en envoyant plus de 4 500 soldats lors de la Première Guerre mondiale. En fait, le conflit mondial était évidemment une opportunité pour les militaires indigènes de visiter la France.

Chairs à canon pour les uns, braves pour les autres, les soldats indigènes se sont battus pour un drapeau qui n’était pas le leur. La guerre finie, la métropole fut obligée de reconnaître les « gueules cassées » africaines et malgaches. Ainsi, les survivants ont été décorés.

Diégo-Suarez a été le mini-théâtre de la Seconde Guerre mondiale. Occupée par le gouverneur général pro-régime vichyste Armand Annet, de peur que la Grande île ne tombe entre les mains des Nazis, l’allié se mobilise. Des troupes britanniques lancent l’opération « Ironclad ».

Iss HERIDINY

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