Africa-Press – Madagascar. Alors que les autorités malgaches multiplient les déclarations ambitieuses sur le développement économique du pays, l’ariary, lui, poursuit silencieusement sa glissade face aux grandes devises, notamment l’euro. Selon les données officielles publiées par la Banque centrale de Madagascar, le taux de change est passé de 5 084 MGA pour un euro à plus de 5 190 MGA en moins d’un mois, frôlant même les 5 192 ariary au 2 juillet 2025. Une évolution que les autorités qualifient de « fluctuation », mais qui, pour les observateurs, s’apparente de plus en plus à une véritable érosion de la valeur monétaire nationale.
La faiblesse de l’ariary n’est pas nouvelle, mais elle s’aggrave d’année en année, accentuant le pouvoir d’achat déjà fragile des Malgaches. Le paradoxe est d’autant plus frappant que le gouvernement, par la voix de plusieurs ministres et du chef de l’État lui-même, n’a cessé de marteler que Madagascar est sur la voie du développement, vantant les partenariats internationaux, les projets d’infrastructures et la croissance des exportations. Pourtant, la monnaie nationale, baromètre essentiel de la santé économique, ne suit pas cette dynamique. Bien au contraire.
Cette dépréciation continue de l’ariary renchérit le coût des importations, impactant directement les prix des produits de consommation courante, souvent importés. Cela aggrave l’inflation que subissent les ménages, sans que des mesures claires de stabilisation monétaire ne soient mises en œuvre. Le silence relatif sur cette tendance de fond interroge: à quoi sert-il de parler de développement et de souveraineté économique si la monnaie elle-même, pilier de cette souveraineté, perd chaque mois un peu plus de sa valeur sur les marchés?
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