Africa-Press – Madagascar. C’est dans une atmosphère à la fois solennelle et lourde d’attente que le colonel Michaël Randrianirina a officiellement pris ses fonctions de chef de l’État, ce vendredi, après avoir prêté serment devant la Haute Cour Constitutionnelle (HCC). L’événement a rassemblé un large éventail de personnalités politiques, toutes tendances confondues, ainsi qu’un parterre de diplomates étrangers venus observer, sans commentaire, ce moment charnière de la vie politique malgache. Parmi eux, les ambassadeurs de France, des États-Unis, de l’Allemagne et de l’Union européenne, discrets mais attentifs, ont salué de leur présence une cérémonie qui scelle une nouvelle page de la transition.
Désormais président de la Refondation de la République, le colonel Randrianirina a tracé les premières lignes de sa feuille de route, résolument orientée vers les urgences nationales. Son premier objectif: résoudre la crise énergétique qui plombe depuis des années le quotidien de la population. Autre priorité affichée: l’autosuffisance alimentaire, notamment en riz, avant la période de soudure, symbole des difficultés récurrentes du pays à assurer sa sécurité alimentaire.
C’est surtout la formation du futur gouvernement qui retient l’attention. Le chef de l’État a précisé que le futur Premier ministre un civil et que la majorité des membres du gouvernement seront eux aussi civils. Un choix qui traduit la volonté d’ouverture et d’apaisement, dans un contexte politique encore fragile. Cette orientation, jugée rassurante par une partie de la société civile, pourrait marquer un tournant dans la gestion de la transition.
Au-delà de la gestion immédiate des crises, le colonel Randrianirina a esquissé les grandes lignes de son action: un vaste chantier institutionnel visant à doter Madagascar d’une nouvelle Constitution, issue d’un référendum. Ce processus s’accompagnera, selon lui, d’une large concertation nationale et d’une révision en profondeur des textes électoraux, incluant la refonte de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Sur le plan économique, le nouveau chef de l’État promet une « politique de sobriété budgétaire », axée sur la rationalisation des dépenses publiques et la fin des gaspillages. « Il est temps de mettre un terme à tout gaspillage des deniers publics », a-t-il martelé, donnant le ton d’une gouvernance plus responsable
Enfin, conscient du fossé entre les dirigeants et la population, le colonel Michaël Randrianirina a insisté sur la nécessité de restaurer la confiance et l’éthique dans l’action publique. « Notre mission principale est de réformer en profondeur les systèmes administratif, socio-économique et de gouvernance du pays », a-t-il déclaré. En plaçant la transparence, la redevabilité et l’efficacité au cœur de son action, il promet une « tolérance zéro » face à la corruption et aux dérives du passé.
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