Établissements pénitentiaires : Le PAC dénonce des sorties irrégulières des prisonniers

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Établissements pénitentiaires : Le PAC dénonce des sorties irrégulières des prisonniers
Établissements pénitentiaires : Le PAC dénonce des sorties irrégulières des prisonniers

Africa-Press – Madagascar. Le pôle anti-corruption d’Antananarivo et celui de Mahajanga ont condamné jusqu’à présent 950 personnes sur les 674 dossiers jugés parmi les 1.234 dossiers traités pour des faits de corruption.

La coordonnatrice du PAC déplore des « cas d’évasion » de certaines personnes qui sont poursuivies. Mais elles n’ont utilisé ni la force ni la violence mais auraient bénéficié du soutien d’influentes personnes en dehors des magistrats du PAC. Selon Harimahefa Ratiarisoa, « des magistrats se plaignent du fait que des ordres d’extraction qui sont envoyés à l’administration pénitentiaire reçoivent en retour une réponse négative car la personne en question est absente derrière les barreaux ». « Ce sont des sorties irrégulières », affirme-t-elle. Et de poursuivre qu’ « il y a des dossiers qui sont bloqués au pôle anti-corruption parce qu’il y a certains détenus qui ne comparaissent pas. Et ce sont des cas d’évasion ».

Cnaps. Récemment, le cas de l’ancien directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale, Mamy Rakotondraibe, a fait des bruits depuis que la suspicion de sa « sortie de prison » persistait. Ce dernier est toujours mis sous mandat de dépôt pour une affaire de détournement et de corruption, et jusqu’à présent, le pôle anti-corruption d’Antananarivo affirme ne pas avoir émis une quelconque mesure de mise en liberté provisoire le concernant. En théorie, Mamy Rakotondraibe doit toujours être derrière les barreaux actuellement. Et s’il serait sorti de prison, le PAC n’est pas dans le coup. Quant à Arizaka Raoul Rabekoto, sa demande d’extradition envoyée par le pôle anti-corruption est vouée à l’échec « faute de l’existence d’un accord de coopération judiciaire entre Madagascar et Bénin » selon le procureur général de cette juridiction. Quoiqu’il en soit, l’influence des structures extérieures à cette juridiction spécialisée est soulevée comme « obstacle » à la poursuite des infractions de corruption.

Assemblée nationale. La politique s’y mêle et joue un autre rôle. Les dispositifs de lutte contre la corruption se trouvent ainsi en difficulté. « L’absence de suite aux demandes de mainlevée d’immunités et de privilèges ainsi que des autorisations de poursuite pour certaines catégories de prévenus, retarde le traitement de dossiers et engendre une inégalité de traitement des procédures » affirme le pôle anti-corruption. Le sujet est toujours soulevé mais il reste un blocage à la lutte contre la corruption. Notamment la levée de l’immunité parlementaire. Et quand la procédure est savamment rendue compliquée après la mise en place de la Haute cour de justice, ce sont des ministres, des anciens premiers ministres, qui sont mouillés dans des affaires de corruption ou qui ont siphonné la caisse publique, qui vont échapper aisément au filet de la justice. Et au niveau du PAC, « le traitement des procédures subordonnées à des mises en accusation de certains prévenus par l’Assemblée nationale est retardé », affirme la juridiction spécialisée.

Manque de moyens. Hier, le pôle anti-corruption a présenté publiquement, au Carlton Anosy, le rapport de ses activités annuelles pour 2021. La question de moyens est aussi épineuse quand il s’agit de poursuivre les infractions liées à la corruption. Et les pôles anti-corruption s’en plaignent. « Nous sommes réellement dans le besoin de renforcer nos moyens surtout financiers », a affirmé hier, Harimahefa Ratiarisoa, coordinatrice nationale des pôles anti-corruption. Le déploiement de cette juridiction spécialisée dans les autres provinces et son fonctionnement pourraient être, en effet, impactés par ce manque de moyens, a laissé entendre cette magistrate. « Il faut alors voir la révision des conditions financières mises à disposition du PAC actuellement, surtout dans le cadre des extensions territoriales déjà prévues dans les textes », poursuit-elle. « L’insuffisance en effectifs, des moyens matériels et informatiques », constitue également une entrave à l’atteinte des objectifs du PAC.

Rija R.

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