Africa-Press – Madagascar. Andry Rajoelina a rencontré hier les membres du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) au Palais d’État d’Iavoloha. Il a affirmé dans son discours qu’il n’y a jamais eu d’intervention de sa part dans les affaires judiciaires.
L’indépendance de la justice est un sujet régulièrement au cœur des débats publics dans le pays. Ces dernières années ont vu la généralisation des suspicions sur l’emprise que les autres pouvoirs de l’État peuvent avoir sur les magistrats du ministère public du pays. Leur impartialité, dans les enquêtes qu’ils dirigent, se trouve mise en doute.
Lors de cette rencontre, Andry Rajoelina a déclaré que l’Exécutif ne devait, en aucun cas, interférer dans les décisions judiciaires. Appelant à la désignation de magistrats animés par la droiture, la sagesse et l’amour de la patrie, il a rappelé que l’indépendance de la justice constitue une garantie essentielle pour la protection des droits des citoyens.
Le communiqué de la présidence relatif à cette rencontre souligne que la construction d’infrastructures judiciaires doit impérativement aller de pair avec la nomination d’hommes et de femmes compétents, intègres et incorruptibles au service de la justice. Le Chef de l’Etat encourage ainsi l’instauration de sanctions positives afin de récompenser les magistrats exemplaires, mais aussi de mesures disciplinaires claires en cas de manquements, afin de lutter plus efficacement contre la corruption.
Dans son intervention, le président a insisté sur la nécessité de corriger les déséquilibres dans la répartition des magistrats à travers le pays. Certaines juridictions souffrent d’un manque criant de personnel, tandis que d’autres disposent d’un excédent. Le gouvernement, a-t-il affirmé, s’engage à accélérer la création de nouvelles juridictions et à déployer le nombre adéquat de magistrats et de greffiers pour garantir une justice accessible et équitable sur l’ensemble du territoire national.
Cette rencontre avec les 21 membres du CSM, dont la composition actuelle date de décembre 2023, marque la première réunion officielle avec le Chef de l’État. Le CSM est présidé par le président de la République et le ministre de la Justice est son vice-président. Le CSM a pour mission centrale d’assister le président de la République dans sa mission de garantir l’indépendance de la justice. Ses compétences directes en la matière sont limitées à « émettre des avis et les rendre publics ou saisir les autorités de son choix, chaque fois qu’il estime que l’indépendance de la magistrature ou des magistrats se trouve menacée ou affectée ; puis à recevoir, examiner et donner suite « aux dénonciations par les magistrats des interventions […] susceptibles de porter atteinte à l’indépendance de la Justice ». Cependant, il exerce également cette mission générale en intervenant dans la nomination, l’affectation et la promotion des magistrats ainsi que dans la mise en œuvre de la procédure disciplinaire à leur égard.
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