Pierrot Rajaonarivelo : « Le 26 juin devrait être l’occasion d’une réflexion et d’un sursaut »

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Pierrot Rajaonarivelo : « Le 26 juin devrait être l’occasion d’une réflexion et d’un sursaut »
Pierrot Rajaonarivelo : « Le 26 juin devrait être l’occasion d’une réflexion et d’un sursaut »

Africa-Press – Madagascar. L’ancien vice-Premier ministre et ex-sénateur pense qu’il faut revenir aux fondamentaux et se mettre à l’écoute de nos concitoyens. Interview.

Midi : Voilà deux ans que nous n’avions pas célébré le retour de l’indépendance pour cause sanitaire. 62 ans que nous l’avons recouvrée.

P.R. : « C’est un temps de trêve. L’heure devrait être aux réjouissances mais pas aux festivités. Avec presque autant d’années d’indépendance que de colonisation, la situation n’est pas à envier. Le 26 juin devrait être l’occasion d’une réflexion et d’un sursaut. La commémoration d’une souveraineté retrouvée se devrait d’être dans la solennité, la sobriété et la dignité ».

Midi : Mais le peuple a aussi besoin de fête

P. R. : « Certes, la population est fatiguée et a besoin de se défouler, de se changer les idées, mais la réalité d’une cherté insoutenable et continue de la vie ne peut être occultée. Car comment ne pas s’alarmer devant un scénario prédisant que même nos petits enfants ne connaitront pas le développement tant désiré ».

Midi : Comment en est-on arrivé là ?

P. R. : « Plusieurs facteurs conjoncturels, historiques, structurels, exogènes et endogènes nous ont conduit là où nous sommes. La question est alors, où voulons-nous aller ? Nous avons expérimenté différents modèles et structures de gouvernement mais assez souvent mal appliqués. Notre système est alourdi par des institutions qui ne jouent pas pleinement leur rôle de mécanisme d’équilibre démocratique et républicain ».

Midi : Pouvez-vous être plus explicite ?

P. R. : « D’une centralisation à outrance, nous sommes passés à une décentralisation qui n’en a que le nom : pas de transfert de compétences ni de ressources et des représentants non élus sensés pourtant émaner du choix de la base de laquelle, forts de cette légitimité, ils véhiculeraient leurs aspirations et conduiraient des programmes locaux de développement. Notre pays est grand et diversifié tout autant que la population qui l’habite. Il n’est pas juste que pour des conditions climatiques et géographiques différentes, tout se décide uniquement au niveau central. Soyons cohérents, faisons confiance en la sagesse intrinsèque de nos peuples qui connaissent les atouts et spécificités de leurs contrées respectives et donnons-leur les moyens de se prendre en charge et de déterminer l’avenir qu’ils souhaitent ».

Propos recueillis par R.O

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