Projet autoroute Tana-Toamasina : des organisations de la société civile s’opposent

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Projet autoroute Tana-Toamasina : des organisations de la société civile s’opposent
Projet autoroute Tana-Toamasina : des organisations de la société civile s’opposent

Africa-Press – Madagascar. Trois heures au lieu de douze actuellement, c’est le temps que permettrait la nouvelle autoroute reliant la capitale Antananarivo à la région côtière de Toamasina. Ce chantier lancé en décembre 2022 devrait donc être suspendu à cause d’un problème grave d’ordre environnemental.

« Bâtir l’avenir sans sacrifier les communautés rurales et l’environnement », c’est le condensé du communiqué sur l’actuel projet d’autoroute et les préoccupations de la société civile et des populations rurales. Une quarante d’associations expriment leurs profondes inquiétudes quant à l’avenir des forêts et des populations environnantes.

Dernières forêts primaires de Madagascar

La société civile rappelle que ce projet de construction mettra en péril 10 % des forêts primaires. La coalition de la quarantaine d’ONG lance un cri de détresse pour protéger la forêt dense humide du Corridor Ankeniheny-Zahamena.

Le tracé actuel de l’autoroute traverse une forêt protégée de 370 000 hectares, essentielle en tant que réservoir d’eau pour les grandes vallées de l’Alaotra et les plaines rizicoles aux alentours de Toamasina. Rappelons que l’aire protégée de Madagascar a reçu, fin 2023, 8,8 millions de dollars de la Banque mondiale pour ses efforts de séquestration du carbone. De plus, l’accès au corridor CAZ encouragerait la culture sur brûlis, les trafics en tout genre et l’exploitation minière illicite, souligne le communiqué.

Des problématiques contre la ferme volonté du gouvernement

Outre les menaces qui pèsent sur la protection des forêts et de la biodiversité, le document de presse appuie sa requête en se fondant sur les points suivants:

insécurité alimentaire et répercussions sur le bien-être social ;

résilience climatique (Madagascar fait partie des 5 pays les plus menacés par le réchauffement climatique) ;

problème de bonne gouvernance et de conformité (pas d’appel d’offre à ce jour pour la conception et la réalisation du projet, aucun permis environnemental délivré selon le directeur général de l’Office national de l’environnement limogé, Rija Herisolo Rakotoson).

Au début de ce mois, le chef de l’État s’était rendu sur le chantier et à rappeler l’enjeu capital de changer complètement le paysage économique et touristique du pays. Une promesse d’achèvement avec la fin de son mandat, fin 2027.

Ce futur axe à quatre voies vise à remplacer une route nationale dégradée: sur un tracé total de 260 kilomètres, trente ont déjà été entrepris par l’entreprise égyptienne Samcrete.

De son côté, l’ex-ministre de l’Environnement affirme que la biodiversité sera préservée. Max Andonirina Fontaine se montrant rassurant par un changement de tracé, à savoir la construction de tunnels ou de ponts.

Ce projet présidentiel de construction de l’autoroute fait beaucoup jaser sur les réseaux sociaux depuis son annonce. Beaucoup d’internautes critiquent la capacité de réalisation de la première grande autoroute de Madagascar tant vantée sur le site Internet de la présidence de la république du pays.

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