Africa-Press – Madagascar. Le Grand Sud de Madagascar, déjà fragilisé depuis l’affaire « Base Toliara », vit une nouvelle flambée de violence. Hier en fin d’après-midi, dans la commune rurale de Kilimaliniky, plus précisément au fokontany de Benetsy, un violent affrontement a opposé les forces de l’ordre à un groupe de villageois. Cet épisode n’est malheureusement que la manifestation d’une situation critique, marquée par une défiance croissante entre populations locales et autorités.
Selon les informations communiquées par l’Etat-major mixte opérationnel de la Province de Toliara (Emmo/Far) et de la Région (Emmo/Reg), les forces de l’ordre avaient pour mission de récupérer des zébus présumés volés, retrouvés dans la propriété d’un dénommé Relaso, soupçonné de banditisme de grand chemin. Or, le suspect était absent lors de l’intervention. Néanmoins, 48 zébus ont été saisis ainsi qu’une moto, cette dernière restituée à un villageois après vérification. Le troupeau a été conduit au bureau communal en attente d’une remise en fourrière.
Ce geste a été perçu comme une provocation par les villageois, convaincus que les militaires agissaient sur ordre de la Base Toliara, pourtant au cœur d’une controverse qui fragilise la confiance dans la région. Face à ce qu’ils considéraient comme une injustice, les habitants ont répondu par des jets de projectiles, obligeant les gendarmes à recourir à des bombes lacrymogènes pour disperser la foule. Loin de se calmer, les villageois ont ensuite repris les zébus par la force, usant d’armes à feu et d’armes blanches, et ont bloqué la RN9 avec des troncs d’arbre, harcelant les véhicules en circulation.
Face à cette escalade, les forces de l’ordre ont dû faire appel à des renforts venus de Toliara et intervenir sur la RN9. Le conflit ouvert entre le fokonolona et les militaires a duré près de deux heures avant que le calme ne soit finalement rétabli vers 18h, permettant la reprise normale de la circulation.
Cet épisode traduit une nouvelle fois la fragilité sécuritaire dans le Grand Sud, où les tensions restent vives, nourries par un climat de méfiance mutuelle et de colère, à cause entre autres de l’affaire Base Toliara, dont les conséquences pourraient encore être graves dans les jours à venir dans le sens où beaucoup de villageois et des natifs de la région s’opposant à ce projet ont déjà déclaré qu’ils combattront jusqu’à leur dernière souffle pour obtenir l’arrêt de Base Toliara.
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