Transparence Internationale et Soupçons du Colonel Patrick

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Transparence Internationale et Soupçons du Colonel Patrick
Transparence Internationale et Soupçons du Colonel Patrick

Africa-Press – Madagascar. Les déclarations du Colonel Rakotomamonjy, directeur technique adjoint du Centre hospitalier universitaire de Soavinandriana (CENHOSOA), continuent d’agiter la sphère politique et judiciaire.

Dans un communiqué publié le 5 mai, Transparency International Initiative Madagsacar (TI-IM) déclare que les graves accusations portées par le colonel Patrick ne devraient pas être négligées. TI-IM appelle les autorités à mener des enquêtes immédiates, indépendantes, sérieuses et transparentes, afin de tirer au clair les soupçons évoquées par le Colonel Patrick. Ce dernier a accusé ouvertement des personnalités influentes du pouvoir de corruption.

« Ces soupçons reflètent les inquiétudes des citoyens à bien des égards et dans divers secteurs: portant la voix de ces citoyens en tant que société civile, nous réclamons de l’Etat l’exercice de son obligation d’enquêter, de protéger, de sanctionner. », lance TI-IM.

« (…) seuls les résultats d’une enquête indépendante pourront confirmer ou infirmer la véracité des faits: des communiqués émanant de l’Administration ou d’une entité privée ou des menaces de procès ne suffisent pas à établir les faits, en particulier dans le cadre d’accusations aussi sérieuses. », poursuit TI-IM. En effet, suite à la déclaration du Colonel Patrick, le ministère des Forces armées s’est empressé de réagir, samedi soir, par un communiqué officiel. Il a démenti les accusations contre ses hauts responsables et menacé de porter plainte contre le colonel pour diffamation.

Le contexte de ces déclarations nous ramène vers la question urgente de la mise en place de mécanismes efficaces pour traiter de telles alertes et éviter d’exposer les lanceurs d’alerte à des représailles, continue TI-IM qui considère le colonel Patrick comme un lanceur d’alerte.

Dans son communiqué, TI-IM réitère son appel à une sanction exemplaire à l’égard des personnes haut placées qui profitent injustement d’un statut d’impunité pour contourner les lois et qui, par leur comportement et la faiblesse, voire l’absence de sanctions à leurs égards, compromettent l’Etat de droit et favorisent un Etat captif.

Cette affaire rappelle celle du lanceur d’alerte Ravo Ramasomanana. Cet ancien fonctionnaire du ministère de la Santé Publique travaillait au sein du service d’attribution des marchés. Dans le cadre de ses fonctions, le lanceur d’alerte a révélé des informations concernant des appels d’offres présumément truqués, des emplois fictifs, des contrats de gré à gré non autorisés par la loi, des faux, l’utilisation de faux lors de l’attribution de marchés publics et le détournement de plusieurs milliards d’Ar au sein de ce ministère. Membre du service d’attribution des marchés, il est démis de ses fonctions en novembre 2020 après avoir refusé de signer des documents entachés d’irrégularités et de corruption. Il a fait face à des représailles pour son courage et a été poursuivi par son ancien employeur pour diffamation et diffusion de fausses informations.

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