Ces bactéries pourront fertiliser le sol lunaire

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Ces bactéries pourront fertiliser le sol lunaire
Ces bactéries pourront fertiliser le sol lunaire

Africa-Press – Madagascar. Pourra-t-on faire pousser des patates sur la Lune ? Cela fait partie des objectifs de la recherche en astrobiologie dans le but d’alimenter des missions d’exploration longue durée sur notre satellite. C’est dans cette perspective qu’une équipe de l’université agronomique de Chine a tenté de rendre plus fertiles ces sols a priori peu propices à l’épanouissement des plantes.

Et ils y sont parvenus, en ajoutant des bactéries. Certes, les tests présentés dans la revue Communications Biology (groupe Nature) n’ont pas été menés sur la pomme de terre, mais sur une plante proche du tabac (Nicotiana benthamiana) utilisée ici comme modèle de culture.

Mais le résultat est d’importance. Lors d’essais sur des analogues de régolithe lunaire, les scientifiques ont identifiés trois espèces bactériennes particulièrement efficaces : Bacillus mucilaginosus, Bacillus megaterium et Pseudomonas fluorescens. En augmentant l’acidité du milieu, elles libèrent du phosphore essentiel à la croissance des végétaux, et qui fait défaut dans le sol de la Lune.

Modifier la chimie du sol lunaire

En 2022, des recherches américaines avaient déjà démontré que le sol lunaire pouvait être utilisé pour cultiver l’arabette des dames (Arabidopsis thaliana). Mais il supportait assez mal la croissance de ces plantes.

Surtout, lors de ces essais, les véritables échantillons de sol lunaire utilisés s’étaient montrés pauvre en azote, nécessaire à la croissance des plantes ; ils contenaient par ailleurs du phosphore sous une forme insoluble ne pouvant pas être absorbée par les plantes. D’où l’intérêt de modifier les propriétés chimiques du sol lunaire pour le rendre plus accueillant.

A l’occasion de cette précédente expérience, le patron de la Nasa Bill Nelson avait déclaré que “ces recherches sont cruciales pour les objectifs de la Nasa d’exploration humaine à long terme. Nous aurons besoin d’utiliser les ressources se trouvant sur la Lune et sur Mars pour développer des sources de nourriture pour les futurs astronautes vivant dans l’espace lointain.”

Des racines plus longues et des feuilles plus larges

Ici, les chercheurs chinois ont constaté que la quantité de phosphore soluble augmentait de 214 % dans les dix jours suivant le traitement par B. mucilaginosus, de 234% dans les 21 jours suivant le traitement par B. megaterium et de 247 % dans les 21 jours suivant le traitement par P. fluorescens.

Dans un sol traité avec les trois bactéries en même temps, les plants présentaient une concentration de chlorophylle supérieure de 104% à ce qu’elle était dans un régolithe non traité, avec des racines et des tiges plus longues, et des feuilles plus larges. Des résultats de bonne augure pour les futurs astro-agriculteurs.

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