Africa-Press – Madagascar. Du 28 au 30 octobre 2024, le programme ENFA-OI, porté par la Commission de l’océan Indien et l’Union européenne, a organisé le concours régional de pitch “COPISTE 2024” à Maurice. Cet événement a réuni 20 jeunes entrepreneurs des Comores, de Madagascar, de Maurice et des Seychelles, représentant les filières des plantes cosmétiques et médicinales, des produits de la mer, ainsi que du tourisme. À l’issue de cette compétition, deux Comoriens se sont particulièrement distingués dans la filière des plantes cosmétiques et médicinales.
Six lauréats, deux par filière, ont été récompensés par des subventions allant de 1 500 à 2 000 euros, ainsi qu’un bon d’incubation de 1 000 euros chacun. Dans la catégorie Tourisme, la Seychelloise Vicky Durand remporte la première place avec son projet « Save the Ocean », suivie de l’entrepreneur malgache Anthony Ludovic Andrianandraina et son initiative « Cycle Marine ». Pour la filière des plantes cosmétiques et médicinales, Jihane Guy, des Comores, s’est distinguée en décrochant la première place avec son projet « Wutamu », tandis que sa compatriote Bouchra Ibrahime a obtenu la seconde place avec « Natur’hair ». Enfin, le Seychellois Darren Low Hong a pris la tête de la filière des produits de la mer avec son projet « Fleur de sel », suivi par Marie Raissa Rakotonjatovo, de Madagascar, avec « Mena Tsook ». Ces six lauréats ont été choisis parmi les 113 candidatures examinées par le comité de sélection et les jurys spécialisés.
Jihane Guy, lauréate dans la catégorie cosmétique et médicinale, se réjouit de ce premier prix pour l’océan Indien (incluant Madagascar, Maurice, Comores et Seychelles), décerné par la COI. Elle déclare: « Ce prix reconnaît notre démarche éthique et notre engagement pour une cosmétique durable, respectueuse de l’environnement. Cela me motive à poursuivre la valorisation des plantes comoriennes dans une perspective à la fois économique et écologique. » Elle partage également son émotion lors de la remise des prix: « Entendre mon nom a été un moment d’émotion intense et de grande fierté. La joie a été d’autant plus forte que le second prix, annoncé avant mon prix, a également été attribué à une entreprise comorienne, Natur’Hair, fondée par Bouchra Ibrahime. C’était la cerise sur le gâteau: notre pays, les Comores, a remporté les deux prix de la catégorie Cosmétique. »
Son projet, « Wutamu », qu’elle présente comme la première maison de savonnerie comorienne, valorise l’ylang-ylang et d’autres plantes locales (girofle, jasmin, etc.) pour créer des produits naturels, écologiques et véganes destinés aux hôtels de luxe, tels que des savons, bougies et parfums. « Cette approche repose sur des valeurs d’authenticité, de durabilité et de soutien à l’économie locale. Le jury a été sans doute séduit par cette combinaison unique d’authenticité et d’innovation », ajoute-t-elle. Elle précise: « Notre projet contribue à créer des emplois et à valoriser le patrimoine naturel des Comores. En développant un marché local pour des produits durables, nous espérons réduire la dépendance aux importations de produits chimiques et encourager l’utilisation des ressources locales, tant pour les particuliers que pour les professionnels. De plus, nous renforçons l’image des Comores sur le marché international des cosmétiques naturels, ce qui pourrait attirer des touristes en quête d’expériences authentiques et durables. »
Au-delà d’un simple concours de pitch, l’événement a aussi été une formidable opportunité de formation et d’échange grâce aux divers modules proposés par le programme ENFA-OI. « Ce qui m’a le plus marquée, c’est l’opportunité d’échanger avec des entrepreneurs et experts de l’océan Indien, dont des coachs comoriens. Chacun a apporté son expertise, et nous en avons tous tiré profit. J’ai aussi pu rencontrer 19 autres jeunes entrepreneurs inspirants, représentant les talents de l’océan Indien dans les filières du tourisme, de la cosmétique et des produits de la mer. Ces rencontres m’ont permis d’élargir ma vision et d’envisager de futures collaborations pour améliorer la qualité de nos produits », conclut-elle.
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