COP28 : l’heure du premier bilan mondial à limiter la hausse des températures à 1,5°C a sonné

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COP28 : l’heure du premier bilan mondial à limiter la hausse des températures à 1,5°C a sonné
COP28 : l’heure du premier bilan mondial à limiter la hausse des températures à 1,5°C a sonné

Africa-Press – Madagascar. La 28ème COP, qui se déroule à Dubaï du 30 au 12 décembre 2023, constitue une sorte d’heure de vérité. Depuis 1990, les six rapports du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) ont calculé la hausse des teneurs en gaz à effet de serre dans l’atmosphère, en ont déduit l’augmentation de la température mondiale, et ont les émissions mondiales de CO2 par pays et par habitant.

Puis ces sommes de milliers de pages ont détaillé les mesures à prendre pour réduire ces émissions en donnant par ailleurs l’ampleur de l’effort à accomplir et le temps restant pour réussir à atteindre l’objectif décidé en 2015 : rester en dessous de 1,5°C de hausse de la température mondiale. Face à ces constats scientifiques, les Etats ont rédigé des “contributions nationales” détaillant les actions qu’ils comptent entreprendre pour participer à la lutte commune. A Dubaï, les négociateurs vont entériner ce bilan global.

On entre dans le dur. La 28ème COP, qui se déroule à Dubaï du 30 au 12 décembre 2023, constitue une sorte d’heure de vérité. Depuis 1990, les six rapports du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) ont calculé la hausse des teneurs en gaz à effet de serre dans l’atmosphère, en ont déduit l’augmentation de la température mondiale, et ont les émissions mondiales de CO2 par pays et par habitant.

Puis ces sommes de milliers de pages ont détaillé les mesures à prendre pour réduire ces émissions en donnant par ailleurs l’ampleur de l’effort à accomplir et le temps restant pour réussir à atteindre l’objectif décidé en 2015 : rester en dessous de 1,5°C de hausse de la température mondiale. Face à ces constats scientifiques, les Etats ont rédigé des “contributions nationales” détaillant les actions qu’ils comptent entreprendre pour participer à la lutte commune. A Dubaï, les négociateurs vont entériner ce bilan global.

L’accord de Paris est un texte dynamique. Il fonctionne par étapes et rendez-vous réguliers pour pouvoir mesurer les progrès de son application. Après le bilan mondial, les Etats devront en 2025 lors de la COP30 (qui se déroulera à Belém au Brésil), donner une deuxième version plus ambitieuse de leur contribution nationale. Cinq ans après Dubaï, la COP33 sera le moment où l’on pourra mesurer l’évolution de l’action des Etats. Copyright Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI)

Une mutation qui doit être juste et égalitaire

Sans véritable surprise, celui-ci n’est pas à la hauteur de l’enjeu. Si les objectifs sont bien remplis, les émissions ne seront en baisse en 2030 que de 5,3% par rapport à 2019. Dans leur sixième rapport d’évaluation remis en 2022, les climatologues du Giec estiment que la baisse des émissions doit être d’au moins 43% à la même échéance pour espérer maintenir la hausse des températures autour de 1,5°C comme l’espère l’accord de Paris.

On peut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein, comme le fait l’organe technique et scientifique de la convention climat. D’un côté, il y a bien un large engagement de tous les Etats puisqu’ils respectent les étapes de l’accord de Paris. De l’autre, leurs efforts ne sont pas à la hauteur des enjeux. Et ces efforts impliquent des changements fondamentaux dans l’organisation même de l’économie mondiale. Or, troisième enseignement de ce rapport de l’organe technique rendu le 8 septembre 2023 : si ces profonds bouleversements nécessaires pour atténuer les impacts du changement climatique peuvent constituer des opportunités économiques (dans les énergies renouvelables par exemple ou les technologies électriques), ces changements rapides risquent également de provoquer des bouleversements sociaux majeurs (on pense là à la révolte contre la taxe carbone des gilets jaunes en France). La mutation ne peut donc se contenter d’être technologique. Elle doit aussi être juste et égalitaire.

Le pic de consommation du pétrole et du gaz devrait intervenir avant 2030

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) fournit dans son panorama annuel quelques raisons d’espérer. Certes, l’appétit pour les énergies fossiles ne semble pas se calmer et la demande en pétrole et en gaz continue d’augmenter. Mais l’AIE voit des signes de renversement de tendance. L’organisation estime que le pic de consommation devrait être atteint dans les années qui viennent. Ainsi, la part occupée par les énergies fossiles dans le mix mondial, invariablement fixée à 80% des besoins depuis des décennies, devrait régresser pour la première fois d’ici 2030 pour descendre à 73%. Les investissements dans les énergies renouvelables commencent donc à produire leurs effets et vont même s’accélérer.

Le rapport note ainsi que l’Inflation Reduction Act (IRA) adopté par les Etats-Unis devrait avoir pour conséquence qu’en 2030 la moitié des voitures neuves vendues aux USA seront électriques. Dans l’Union européenne, le taux de pénétration des pompes à chaleur dans l’habitat est trois fois supérieur à ce qui est nécessaire pour atteindre le “zéro émission nette” en 2050. En France, selon le bureau d’études LCP Delta, la part de marché des véhicules électriques devrait atteindre 76% en 2030 et 9,5 millions de voitures électriques seront alors en circulation. En Chine, les installations de centrales solaires et de parcs éoliens offshore sont trois fois plus importantes que ce qu’évaluait l’AIE en 2021 seulement.

Une opinion mondiale de plus en plus inquiète

Quelle va être la réponse des Etats à Dubaï cette semaine quand il sera officiellement constaté que leur action est largement insuffisante ? Les conclusions du rapport annuel de l’AIE font largement consensus. Il faudrait que la COP28 décide d’un triplement des capacités en énergies renouvelables d’ici 2030, d’un doublement de l’efficacité énergétique (diminution de l’énergie nécessaire pour produire un bien) et d’une réduction de 25% de l’utilisation des combustibles fossiles d’ici 2030, et de 95% d’ici 2050.

Il faudra également réduire de 75% les émissions de méthane issus des énergies fossiles. Enfin, il faudrait tripler les investissements en énergies renouvelables dans les pays les moins avancés et les pays émergents. En novembre 2022, le cabinet d’expertise BloombergNEF révélait ainsi que l’Afrique n’avait bénéficié que de 0,6% des 400 milliards d’euros investis cette année-là dans le solaire et l’éolien.

La COP28 se déroulant dans le sixième pays pétrolier de la planète, le scepticisme des opinions publiques sur l’efficacité de la négociation en cours est très profond. Ainsi, selon l’institut de sondage Odoxa, 80% des Français ne pensent pas que la COP28 parviendra à atteindre ses objectifs. Pourtant, la multiplication des évènements extrêmes a choqué l’ensemble des populations de la planète. C’est ce que révèle une étude d’opinion commandée par EDF à l’institut Ipsos.

Pour la cinquième année consécutive, l’institut a mené des sondages dans 29 pays sur tous les continents. Les fortes chaleurs sont ainsi ressenties par 63% de la population mondiale (72% en France). 80% des interviewés considèrent que les phénomènes météo auxquels ils sont confrontés sont provoqués ou aggravés par le changement climatique. 43% des Terriens se montrent très préoccupés, 30% se disent même “angoissés”. Une opinion qui ne doute plus que le climat soit en train de changer, c’est peut-être là que réside le tournant de la COP28.

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