Africa-Press – Madagascar. Le bilan de l’anniversaire meurtrier à Ambohimalaza ne cesse de s’alourdir. Vingt-trois jours après avoir consommé des plats soi-disant empoisonnés, un jeune de 18 ans, Kasaina Jonatana, est décédé ce lundi 7 juillet sur son lit d’hôpital. Il devient ainsi la 28è victime d’un drame sanitaire qui soulève bien plus de questions que de réponses.
Face à l’indignation croissante, l’État a tenté de réagir par des déclarations officielles. Le ministre de la santé a avancé la thèse d’un empoissonnement intentionnel. Il s’en est suivi de l’arrestation de plusieurs personnes dont un individu soupçonné d’avoir fourni le poison. Ces explications au lieu d’apaiser les esprits, ont soulevé une nouvelle série d’interrogations.
Des échantillons des aliments suspects ont été envoyés à l’étranger pour analyse mais près d’un mois après les faits, aucun résultat officiel n’a encore été communiqué. Une lenteur qui aggrave le sentiment d’improvisation et de déconnexion entre les autorités et la réalité dramatique vécue par les familles endeuillées.
Le cas d’Ambohimalaza n’est que la partie visible d’un problème plus profond. À Ambositra, 11 personnes ont également perdu la vie dans des circonstances floues, dans un quasi-silence officiel. D’autres cas d’intoxications alimentaires ont été recensés à Toliara, à Mahajanga et à Toamasina, sans que l’État ne fournisse de bilan clair.
La gestion de ces crises successives donne l’impression d’une absence totale de stratégie. Pendant que la population continue de consommer des aliments potentiellement dangereux, faute de choix ou d’information, les pouvoirs publics semblent se contenter de réponses ponctuelles et dispersées, sans vision d’ensemble.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Madagascar, suivez Africa-Press
