Africa-Press – Madagascar. Des organisations de la société civile malgache, au travers d’un communiqué de presse conjoint, lancent un appel urgent à l’ensemble des acteurs concernés pour faire face à la pénurie persistante et au manque d’approvisionnement des outils indispensables à la prévention et à la prise en charge du VIH/SIDA. Ce constat alarmant coïncide avec la discrimination et la stigmatisation persistantes subies par les groupes vulnérables dans le pays.
Les personnes vivant avec le VIH (PVVIH), ainsi que les personnes clés les plus exposées aux risques (PCPER), dont les professionnels du sexe, les usagers de drogues injectables (UDI) et les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (MSM), sont au cœur de cette problématique. Le communiqué de presse souligne les défis auxquels ces groupes font face en matière d’accès aux soins, citant des cas fréquents de non-respect des droits à des soins de qualité.
Selon les données recueillies lors de visites effectuées dans les Centres de Santé de Base (CSB) par le Système communautaire d’alerte sur le VIH (SYCAVI), l’absence de préservatifs atteint 19,3 % des visites, avec un taux alarmant de 38,1 % dans les sites de rencontre tels que les bars et ghettos. Par ailleurs, l’absence de seringues stériles dans les Drop-In Centers (DIC) touche 51,4 % des sites visités, et l’absence de tests de dépistage est constatée dans 10,2 % des cas.
Ces statistiques révèlent non seulement une insuffisance des outils de prévention, mais également un climat de stigmatisation qui nuit à l’accès aux soins. En effet, 51,42 % des plaintes reçues dans le cadre du projet témoignent de discriminations et de stigmatisations au sein de la communauté, renforçant les inégalités en matière de santé.
Face à cette situation inquiétante, les organisations de la société civile soumettent plusieurs recommandations clés: exiger la transparence dans la gestion des outils de prévention et de traitement du VIH/SIDA, prendre en main les plaintes liées à la discrimination et à la stigmatisation pour garantir le droit à des soins de qualité. Cela comprend également la mise en œuvre des lois existantes en matière de droits humains et la sanction des comportements discriminatoires, et sensibiliser la communauté sur l’existence de ces lois afin de lutter efficacement contre les formes de stigmatisation.
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