Anouar CHENNOUFI
Africa-Press – Mali. La pénétration des Russes sur le continent africain, ainsi que leurs intentions, commencent à devenir de plus en plus claires à l’opinion publique africaine et internationale, car derrière ces intentions il y a bien un HIC !
Ce n’est donc pas seulement par sympathie aux africains que la Russie ait accouru pour secourir certains pays africains afin de les aider à lutter contre les groupes armés, ou encore à envenimer davantage la présence de la France dans ses anciennes colonies, comme fût le cas pour le Mali, et le Centrafrique.
Selon le journal américain « Wall Street Journal », les responsables de la sécurité occidentale ont affirmé que le groupe russe Wagner aurait envoyé des géologues pour explorer les zones riches en ressources du sud-ouest et du centre du Mali avant d’y déployer ses mercenaires.
D’ailleurs, il semble que Wagner a rapidement révélé qu’il avait d’autres « ambitions financières » au-delà de la collecte d’une allocation mensuelle pour les mercenaires.
Il faut admettre que le Mali est le quatrième exportateur d’or en Afrique et possède également d’importantes réserves de pétrole, de manganèse, d’uranium et de lithium, un minéral utilisé dans la fabrication de batteries de voitures électriques, selon le département américain du Commerce et l’US Geological Survey.
« Le Mali combine le fait d’être un pays avec d’importantes ressources naturelles et un gouvernement faible », a déclaré Anna Borshevskaya, experte sur la Russie au Washington Institute for Near East Policy, notant que la Russie profite de cette situation en fournissant des services et en obtenant ce qu’elle veut par l’intermédiaire de Wagner.
De son côté, l’ambassadeur adjoint des États-Unis aux Nations Unies, Richard Mills Jr., a laissé entendre, en juin dernier, que « Le groupe Wagner n’apportera pas la paix au Mali, et au lieu de cela, il s’efforcera de détourner les ressources naturelles et économiques de la guerre du Mali contre le terrorisme ».
Que vise donc la Russie grâce à Wagner ?
Ce qui intéresserait la Russie c’est l’OR dont regorgent certains gisements enfouis dans le sol de certains pays africains. Si Wagner a réellement envoyé des géologues pour explorer les régions riches en ressources du Mali, avant de s’y étendre et d’expulser leurs habitants, c’est bien pour en extraire de l’or.
Ceci semble même avoir été confirmé par le journal américain qui a cité dans un rapport établi par ses rédacteurs en chef Benoit Faucon et Joe Parkinson, à leurs responsables, disant que le calendrier de ces explorations indique que Wagner utilise la force militaire pour nettoyer des zones de la population, afin que l’entreprise puisse les atteindre pour l’exploration et l’exploitation minière.
Rappelons que les autorités russes avaient toujours nié toute relation avec le groupe paramilitaire privé russe « Wagner », mais les médias d’État russes ont été, ces derniers mois, remplis d’articles de presse louant les exploits et l’héroïsme de ce groupe en Ukraine, selon le Wall Street Journal.
Mali : Le pays de l’or…qui souffre de pauvreté !
Malgré le taux de pauvreté élevé dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, il s’agit du quand même du quatrième pays producteur d’or en Afrique, car le Conseil mondial de l’or a déclaré que le Mali a produit 61,2 tonnes d’or au cours de la dernière statistique de l’année dernière, ce qui en fait l’un des plus grands producteurs du monde de ce métal précieux sur le continent brun, dans le sud et l’ouest, à des centaines de kilomètres de la capitale malienne, Bamako.
L’or est l’un des métaux précieux les plus précieux à la surface de la terre, et plus la production d’or est importante et plus le revenu national du pays qui le produit est élevé, et de nombreux pays ont des mines d’or sur le continent africain.
Pourquoi la Russie cherche-t-elle à s’approprier l’or des africains ?
Devant les sanctions économiques imposées par l’Occident à la Russie en réponse à son invasion militaire en Ukraine, Moscou dispose de réserves de change, qui s’élèvent à 630 milliards de dollars. Si une partie de ces réserves en devises est bloquée dans certains pays, les réserves en or sont en revanche entreposées dans les coffres de la Banque centrale russe. Selon le Conseil mondial de l’or, elles s’élèvent à 2.361,64 tonnes, soit le cinquième volume le plus élevé derrière les Etats-Unis, l’Allemagne, la France et l’Italie.
Les modalités de la constitution de ce stock montrent que la Russie se préparait à l’éventualité de sanctions. Si la Banque centrale russe a commencé à acheter régulièrement du métal jaune depuis 2008, après la crise financière mondiale, dont le stock stagnait autour de 500 tonnes, elle a intensifié ces acquisitions à partir de 2014, après les sanctions qui ont été imposées au pays après son annexion de la Crimée.
Entre 2014 et 2020, la Russie, via sa Banque centrale, a été le pays qui a le plus acheté d’or. Aujourd’hui, elle possède le cinquième stock le plus important au monde. Contrairement à ses réserves en devises, bloquées dans plusieurs pays, son or est déposé dans les coffres de son institution monétaire, ce qui lui permet d’avoir des actifs pour soutenir son effort de guerre malgré les sanctions.
Une idée sur la production d’or sur le Continent africain
Industries extractives au Mali : une filière en or
Le Ghana est arrivé en tête des pays africains en termes de production d’or avec 138,7 tonnes, puis l’Afrique du Sud avec 99,2 tonnes, le Mali avec 93,8 tonnes, le Burkina Faso avec 93,4 tonnes, puis le Soudan.
La République démocratique du Congo avec 60,9 tonnes, la Guinée 56,9 tonnes, la Tanzanie 45,9 tonnes, le Zimbabwe 40,9 tonnes, la Côte d’Ivoire « Côte d’Ivoire » 36,4 tonnes, le Sénégal 15,8 tonnes, la Mauritanie et l’Egypte un peu moins que le Sénégal.
L’Éthiopie est arrivée derrière l’Égypte avec 10 tonnes, puis la Namibie 8,8 tonnes, tandis que le reste des pays africains totalisent entre eux 117 tonnes.
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