Mali : l’État islamique dans le grand Sahara multiplie les attaques dans la région de Gao

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Mali : l’État islamique dans le grand Sahara multiplie les attaques dans la région de Gao
Mali : l’État islamique dans le grand Sahara multiplie les attaques dans la région de Gao

Africa-Press – Mali. Depuis bientôt trois semaines, de violents combats dans la région de Gao, dans le nord-est du pays, opposent les djihadistes de l’EIGS, l’État islamique dans le Grand Sahara, aux combattants du CSP, le Cadre stratégique permanent, une organisation qui réunit l’ensemble des groupes signataires de l’accord de paix de 2015. Cette recrudescence des violences aurait causé la mort de plusieurs dizaines de personnes et des milliers de déplacés.

Dans un communiqué de l’État-major général des armées maliennes, publié ce dimanche 27 mars, et signé de son directeur de l’information, le colonel Souleymane Dembele, l’on apprend qu’un militaire malien a été tué et deux terroristes neutralisés la veille, lors d’une attaque djihadiste contre un checkpoint d’Ansongo, une localité située à une centaine de kilomètres au sud-est de Gao.

Le même jour, les FAMa, les forces armées maliennes, sont intervenues contre le braquage d’un camion transportant des civils entre Gao et Ansongo. Une opération qui a permis l’arrestation de deux personnes avec leurs armes.

Des affrontements très violents

Depuis le début du mois de mars, l’EIGS, la branche sahélienne du groupe Etat islamique, intensifie ses activités terroristes dans le nord-est du Mali. Les premiers affrontements se sont déroulés à l’est de la région de Ménaka, près de la frontière avec le Niger. Ils ont opposé les djihadistes de l’EIGS aux combattants du MSA (Mouvement pour le salut de l’Azawad) et du GATIA (Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés), deux groupes armés maliens signataires de l’accord d’Alger, accord signé en 2015 sous l’égide de l’Algérie afin de mettre un terme à l’instabilité dans le nord du Mali, confronté au terrorisme djihadiste depuis 2012.

Au micro de nos confrères de France24, le secrétaire général du MSA et porte-parole du Cadre stratégique permanent, Moussa Ag Acharatoumane, a immédiatement dénoncé ces attaques terroristes de l’EIGS, tout en déplorant la mort de plusieurs dizaines de civils et combattants de son organisation. Il s’est également félicité de l’aide militaire que leur ont apportée les FAMa sur le terrain. Une information confirmée par l’Etat-major général des armées qui précise que des opérations aéroterrestres ont eu lieu dès le 13 mars, dans la région de Ménaka, suite à ces attaques terroristes.

Dans son communiqué de presse daté du 15 mars, l’armée malienne affirme par ailleurs que : « Les frappes aériennes sur les zones refuges ont permis de desserrer l’étau et briser l’élan des groupes terroristes dans les zones de Ménaka, Anderaboukane, Inchinana, Harodi, Infokaratène, In Araban, Tabankort et Tamalet, avec de nombreuses pertes infligées dans leurs rangs. » Chargement du lecteur…

Mais après s’être repliés vers le Niger voisin, les djihadistes de l’EIGS ont repris leurs offensives. En fin de semaine dernière, outre des combats contre les troupes du Cadre stratégique permanent, les hommes de l’EIGS ont attaqué un convoi de la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali) vers Tessit, au sud d’Ansongo. Pourtant, l’année dernière, après avoir tué son fondateur Abou Walid al-Sahraoui, ainsi que quelques-uns de ses cadres, l’Etat-major français avait déclaré l’EIGS moribond. La recrudescence de leurs attaques terroristes dans le nord-est malien ces dernières semaines prouve aujourd’hui qu’i n’en est rien.

Déplacements de populations civiles

Cette intensification de la violence terroriste dans le nord-est malien s’accompagne d’importants déplacements des populations civiles. Ils sont ainsi plusieurs milliers à avoir traversé la frontière pour rejoindre les régions de Tillabéri, Tahoua… dans l’ouest du Niger.

En visite dans le pays en février dernier, Alioune Tine, l’expert indépendant des Nations unies sur la situation des droits de l’homme au Mali, s’inquiétait déjà de la poursuite des exactions par des groupes extrémistes violents. Tout en se félicitant de la diminution de près de moitié du nombre de déplacés dans la région de Gao entre septembre et décembre 2021, Alioune Tine soulignait notamment que le JNIM (Jama’at Nusrat al-Islam wal Muslimin) et l’EIGS, continuent « d’attaquer, de tuer et d’enlever des civils » dans cette région.

L’expert onusien estime cependant que : « La bombe sociale la plus grave se profile à l’horizon avec l’effondrement du système éducatif. » D’après les chiffres de l’ONU, en raison de l’insécurité dans le pays, le nombre d’écoles fermées s’est accru de manière significative. Il est passé de 1344 écoles en janvier 2021, avec plus de 400 000 élèves affectés par la fermeture, à 1644 écoles en décembre 2021, avec près de 500 000 élèves affectés par les fermetures.

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