Africa-Press – Niger. Une ressortissante suisse a été enlevée à Agadez, dans le nord du Niger, ont annoncé, lundi 14 avril, le département des affaires étrangères (DFAE) à Berne et un gouverneur régional du Niger. « La représentation suisse à Niamey est en contact avec les autorités locales. Des clarifications sont en cours », a expliqué le département dans un courriel, précisant qu’il ne pouvait pour l’heure partager aucune autre information.
Ce pays pauvre de la bande sahélo-saharienne, dirigé par une junte militaire depuis le coup d’Etat de juillet 2023 qui a renversé le président Mohamed Bazoum, est en proie à l’insécurité et à des attaques récurrentes de groupes armés, dont certains sont affiliés à Al-Qaida ou à l’organisation Etat islamique.
Née au Liban, Eva Gretzmacher, 73 ans, est installée à Agadez depuis vingt-huit ans après un séjour en Algérie. Elle conduisait des projets dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’autonomie des femmes, de l’écologie, de la culture et des arts. Elle a été enlevée à son domicile par des « hommes armés », selon Aïr Info. Mariée à un Nigérien, cette femme présentée comme « Claudia » a lancé à Agadez une association pour apporter de l’aide aux artisans, selon la même source.
Le gouverneur de la région d’Agadez, le général de brigade Ibra Boulama Issa, a, de son côté, confirmé « l’enlèvement d’une étrangère, du nom de Claudia, de nationalité suisse », enlevée à son domicile d’Agadez dimanche soir. « Cet événement intervient après celui d’une autre étrangère dans la ville d’Agadez [l’autrichienne Eva Gretzmacher], dans la soirée du 11 janvier 2025 », rappelle le gouverneur dans un communiqué.
Il a ajouté avoir présidé une réunion extraordinaire du conseil régional de sécurité pour « évaluer, analyser la situation et envisager les actions à prendre pour connaître et comprendre ce qui s’est réellement passé » dans le cadre de cet enlèvement.
Derniers enlèvements en 2010
Avant ces deux enlèvements, les derniers kidnappings d’Occidentaux dans la région d’Agadez remontaient à 2010 et avaient été revendiqués par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).
Cinq Français, un Togolais et un Malgache, employés du groupe nucléaire français Areva (devenu Orano) et de son sous-traitant Satom avaient été enlevés à Arlit, également dans le nord du pays. Ils ont été relâchés en plusieurs vagues. Leur captivité a duré entre cinq mois et un peu plus de trois ans, pour les derniers libérés.
Depuis juin, un préfet et quatre militaires de sa délégation sont retenus en otage dans le nord du pays par le Front patriotique pour la justice (FPJ), un groupe rebelle hostile au régime militaire au pouvoir. Ils ont été kidnappés lors d’une embuscade contre leur convoi dans la région d’Agadez, vaste étendue désertique frontalière de la Libye et de l’Algérie.
Parallèlement aux groupes rebelles et aux mouvements djihadistes armés, le nord du Niger connaît ces dernières années une montée de l’insécurité à la faveur d’une ruée vers les mines d’or artisanales dont regorge la région et qui attirent des milliers des jeunes Nigériens, Maliens, Tchadiens, Libyens ou Soudanais.
L’armée nigérienne a récemment lancé l’opération antiterroriste « Garkoi » (bouclier, en langue haoussa) pour surveiller les frontières avec la Libye, l’Algérie et le Mali. Elle fait régulièrement état de saisies de drogue, d’explosifs, d’armes et d’interpellations de présumés trafiquants.
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