Africa-Press – Niger. Placée sous la présidence du Ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information, M. Adji Ali Salatou, le Cadre d’Actions des Professionnels des Médias (CAP-Médias-Niger) a, à l’occasion de la célébration de la Journée Internationale de la Liberté de la Presse (JILP), organisé un Dîner de presse ce dimanche 04 avril 2025 au restaurant karasu de Niamey.
Le thème de cette rencontre est ‘’ Journalisme Patriotique et Souveraineté de l’Information, Construire une voix libre au service de la Nation ».
Pour M. Adji Ali Salatou, dans cette dynamique de Refondation Nationale, ‘’la presse nigérienne est appelée à une responsabilité historique, celle de devenir un pilier stratégique de notre souveraineté, et non une simple caisse de résonance d’agendas étrangers. Cela suppose un repositionnement de notre vision du journalisme, un journalisme patriotique, engagé, ancré dans nos réalités sociales, libre de penser pour libérer, et solidaire de l’idéal de la Confédération des États du Sahel (AES) ‘’.
C’est pourquoi, en tant que ministre en charge de la communication, ‘’ je vous encourage à repenser vos lignes éditoriales autour de la souveraineté, de l’unité nationale et de la refondation, à vous investir dans la formation des journalistes à l’éthique de la responsabilité et à la déconstruction des narratifs dominants ‘’ mais aussi à ‘’ Créer des synergies régionales, avec nos confrères et consœurs du Mali et du Burkina Faso, pour bâtir un espace médiatique AES fort, crédible et respecté, et surtout, à rester proches des communautés, là où l’information devient service public, là où le peuple attend que vous soyez ses yeux, sa voix et sa mémoire ‘’.
Selon le ministère de la communication ‘’ nous devons également faire face à une réalité incontournable de notre époque, la transformation numérique qui bouleverse profondément les modes de consommation de l’information’’.
‘’Reconnaissons-le, une grande partie de notre population se détourne progressivement des médias traditionnels pour s’informer sur les réseaux sociaux, le citoyen nigérien lit de moins en moins les journaux classiques et consulte davantage son téléphone pour accéder à l’actualité ‘’ à-t-il laissé entendre.
Pour cela, a-t-il préconisé, ‘’la presse nigérienne doit impérativement s’adapter à l’ère du numérique pour reconquérir son public et assumer pleinement sa mission dans notre société en refondation’’.
A cet effet, ‘’ il vous appartient de développer des plateformes numériques innovantes et accessibles qui parlent à notre jeunesse et répondent à ses attentes , maîtriser les codes et les langages des réseaux sociaux sans sacrifier la rigueur et la profondeur journalistiques qui vous distinguent, Créer des contenus adaptés aux nouveaux formats de consommation de l’information, à la fois concis et substantiels , investir dans la formation aux nouvelles technologies pour que chaque journaliste devienne aussi un acteur du numérique ‘’.
Aussi, a souligné le ministre de la communication, ‘’ la souveraineté médiatique que nous appelons de nos vœux passera nécessairement par notre capacité collective à occuper l’espace numérique avec des contenus de qualité produits par et pour les Nigériens, c’est en reconstruisant ce lien de confiance avec le public sur tous les canaux disponibles que la presse pourra pleinement jouer son rôle de sentinelle de la Refondation ‘’.
Prenant la parole à cette occasion, le président de CAP-Niger, M. Moudi Moussa a indiqué que ‘’ la célébration de la journée internationale de la Liberté de la Presse, du fait de son symbole, nous permet, à nouveau, de rappeler avec insistance les préoccupations majeures du secteur médiatique national se résumant pour l’essentiel à une quasi absence de soutien de l’État aux entreprises de presse, notamment privées ‘’.
En effet, ‘’ le Fonds d’Aide à la Presse, consenti pour épauler les organes de médias indépendants n’est point alloué, directement, depuis 2018, alors que l’accès à la publicité se fait, de plus en plus, difficile du fait de la non application de la loi sur la publicité ‘’ a-t-il relevé, se demandant ‘’que dire de la subvention d’équilibre des médias publics qui est, à cette date, l’une des plus réduites de la confédération AES (Soit 500 millions pour le Niger, 4 et 8 milliards, respectivement pour le Burkina Faso et le Mali) ‘’.
Pour Moudi Moussa, ‘’l’absence d’un organe de régulation médiatique en période de refondation ne permet pas non plus d’opposer de réponse appropriée et concertée au phénomène de désinformation et aux tentatives multiples de saper le moral des troupes engagées au front et d’opposer les citoyens à leurs dirigeants légitimes savamment orchestrées par des ennemis internes et externes à notre peuple’’.
Le président du CAP a saisi l’occasion pour charger monsieur le ministre de plaider en faveur de la prise en compte de la Presse et de son implication effective dans le processus de refondation, notamment, à travers la représentation de ses membres au sein des différentes institutions de refondation; y compris dans le gouvernement, du conseil consultatif de refondation, la commission Nationale des droits de l’Homme.
Il a également appelé à la responsabilité, à l’éthique, à l’engagement collectif pour que ‘’nos médias jouent davantage leur rôle de sentinelle de la Refondation, des boucliers contre la désinformation et des ponts entre les peuples de l’AES’’.
Notons la présence à ce dîner de presse du ministre du commerce, M. Abdoulaye Saidou, de la conseillère en communication du président de la République, M. Halima Mamane, des responsables et promoteurs des médias publiques et privés et de plusieurs invités.
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