Africa-Press – Niger. Il s’agit de migrants refoulés d’Algérie. Ils sont plus de 4.000 et pour les autorités nigériennes, il faut « éviter un désastre humanitaire ».
Selon les autorités militaires nigériennes de transition, plus de 4.000 migrants vont être rapatriés, d’ici juillet. Des migrants contraints de quitter l’Algérie.
Le général Ibrah Boulama Issa, gouverneur d’Agadez dans le nord du pays, estime qu' »au cours du mois d’avril, ce sont plus de 6.000 migrants qui ont été refoulés d’Algérie et qui ont trouvé refuge dans la localité frontalière d’Assamaka.
Le général Ibrah Boulama Issa dénonce une « pression exercée par l’Algérie » et qui provoque « une surpopulation » des centres d’hébergement de l’Organisation internationale pour les migrations de l’Onu (OIM). D’où la décision du Niger d’appuyer l’accélération du programme habituel de rapatriement de l’OIM jusqu’au mois de juillet.
Pour les autorités nigériennes, ces expulsions en masse d’Algérie perturbent l’équilibre sécuritaire du Niger, un pays en proie aux attaques djihadistes.
Dans une déclaration commune publiée ce mardi (20.05.2025) plusieurs collectifs africains de défense des droits des migrants ont vivement dénoncé les expulsions massives de migrants subsahariens par l’Algérie, qualifiant ces actions d’inhumaines et d’illégales.
Les organisations dénoncent des violences physiques et verbales, des disparitions et des traitements humiliants. Elles pointent également du doigt l’inaction de l’Union africaine et accusent l’Union européenne de complicité dans des politiques migratoires répressives.
Intensification des expulsions d’Algérie
Depuis plus de deux ans, des milliers de migrants ouest-africains en situation irrégulière sont régulièrement expulsés d’Algérie, un pays devenu un point de transit vers l’Europe.
Mais ces dernières semaines, les autorités nigériennes ne cachent pas leur préoccupation face à l’intensification sans précédent des refoulements.
En 2023, l’Algérie avait déjà expulsé plus de 26.000 migrants vers le Niger. En 2024, ce chiffre avait sensiblement grimpé, passant à plus de 31.000, selon l’ONG nigérienne Alarme Phone Sahara (APS) qui dénonce les traitements « violents », voire « mortels » envers les migrants.
Cette organisation évoque des migrants arrêtés lors de rafles en ville, ou non loin de de leur domicile.
Les autorités nigériennes ont même convoqué, pour protestation, l’ambassadeur d’Algérie au Niger. Le Niger a abrogé, en novembre 2023, la loi criminalisant les activités liées au trafic de migrants, une décision qui a entraîné une forte augmentation des flux migratoires vers les frontières algériennes et libyennes.
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