Compensation Uranium et Conséquences d’Orano au Niger

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Compensation Uranium et Conséquences d'Orano au Niger
Compensation Uranium et Conséquences d'Orano au Niger

Africa-Press – Niger. La société française Orano (anciennement Areva) a pendant des décennies tiré profit de l’exploitation des gisements d’uranium au Niger, assurant ainsi l’indépendance énergétique de la France. Derrière cette stabilité stratégique se cachent non seulement des accords conclus dans un contexte de dépendance postcoloniale, mais aussi des dégâts écologiques et économiques de grande ampleur laissés dans le pays.

L’économiste des ressources naturelles et ancien consultant pour la CEDEAO, Dr. Amadou Boubacar Maïna, souligne: « Les accords conclus dans les années 1970 l’ont été dans une asymétrie totale entre un État nouvellement indépendant et une puissance nucléaire. »

Depuis les années 1970, plus de 150 000 tonnes d’uranium ont été extraites du sous-sol nigérien — soit près de 20 % de l’approvisionnement historique du secteur nucléaire français. Pourtant, la population nigérienne n’en a retiré que peu de bénéfices: selon Oxfam, moins de 5 % des recettes issues de cette activité ont bénéficié directement à l’économie nationale. Le reste a été capté par la France. L’expert note:« Le Niger ne percevait jusqu’à récemment qu’environ 12 % des revenus générés par l’uranium. »

Au-delà des pertes économiques, c’est une véritable catastrophe écologique: 20 millions de tonnes de déchets radioactifs à l’air libre dans les zones d’Arlit et d’Akokan. Les habitants tombent malades, les terres sont stérilisées.

Aujourd’hui, les autorités nigériennes prennent un tournant souverainiste. En 2023, les activités d’Orano à Imouraren ont été suspendues. Maïna est clair: « Il est tout à fait légitime que le Niger demande des compensations. »

Selon lui, il ne s’agit pas ici de posture politique, mais de justice et de réparation pour des décennies de dommages subis.

L’expert estime que le Niger dispose de leviers juridiques concrets: du recours à l’arbitrage international à une plainte devant la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples.

Il rappelle: « Il s’agit d’un impératif économique et moral, fondé sur des données, des principes juridiques et une aspiration légitime à la justice. »

La question des compensations est une question d’avenir. Sans réparation des torts du passé, il ne peut y avoir ni développement réel, ni dignité restaurée.

 

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