Africa-Press – Niger. Dans la Région de Diffa, la campagne agricole 2025 se poursuit avec des perspectives globalement satisfaisantes à l’issue de la première décade du mois de septembre, selon le rapport de suivi de la Direction régionale de l’agriculture.
Selon le document, les précipitations enregistrées au cours de cette période ont varié entre un maximum de 136,5 mm en 5 jours à Djori Koulo et un minimum de 5,5 mm en une journée à Issari. La répartition des pluies est jugée globalement bonne, bien que sur les 77 postes suivis, 60 soient déficitaires, dont 52 affichant un déficit supérieur à 50 mm. Trois postes seulement présentent un excédent, tandis que 14 autres affichent des données nouvelles ou irrégulières.
S’agissant du taux de semis, la DRA de Diffa le juge « satisfaisant », car à la date du 10 septembre, le taux de semis est estimé à 97%, soit 991 villages.
Pour le sorgho, il est implanté dans 861 villages (83%). Quant au maïs, il est essentiellement cultivé dans les cuvettes de Goudoumaria, Maïné Soroa et le long de la Komadougou.
Abordant la situation des cultures de rente (niébé, arachide, sésame), les statistiques démontrent qu’elles sont présentes dans 419 villages, représentant 41%.
En ce qui concerne la phénologie des cultures, on note, selon la même source, que les cultures poursuivent un développement normal avec un aspect général jugé bon. C’est ainsi que le mil se situe principalement au stade nouaison/épiaison (42%), avec 8% déjà en grenaison ; le sorgho est majoritairement au tallage (45%) ; le maïs domine au stade floraison (33%), avec 5% déjà à maturité ; le riz reste au stade levée (23%) ; les cultures de rente comme le niébé et l’arachide sont au stade croissance respectivement à 39% et 49%.
Malgré ces avancées rassurantes de l’évolution des cultures, on note néanmoins une pression parasitaire élevée. C’est alors que la situation phytosanitaire demeure préoccupante avec des attaques diverses: sauterieaux dans les départements de Goudoumaria et N’guigmi ; foreurs de tiges dans la commune urbaine de Diffa ; insectes floricoles à Maïné Soroa et Diffa ; pucerons à Bosso, Diffa et Maïné Soroa ; chenilles défoliatrices à Maïné Soroa, Bosso et Diffa ; chenille légionnaire d’automne dans la zone de Maïné Soroa ; mineuse de l’épi du mil dans plusieurs départements ; oiseaux granivores à Goudoumaria et dans le nord-ouest de Maïné Soroa.
Au total, nous renseigne la Direction régionale de l’agriculture (DRA) de Diffa, 2 750 hectares de cultures ont été déclarés infestés, toutes spéculations confondues. Les opérations de lutte, mobilisant des brigadiers et des camions, ont permis de traiter 1 765 ha, soit un taux de couverture de 64% grâce à l’utilisation de produits phytosanitaires tels que le Dursban 480 UL, le Pyrical 480 et le Fenical 400 UL.
En ce qui est de la situation alimentaire et d’appui aux producteurs, on constate que la situation alimentaire est marquée par une baisse des prix des produits de première nécessité par rapport à la décade précédente et à la même période de 2024, à l’exception du riz. Les opérations d’assistance alimentaire se poursuivent en faveur des ménages vulnérables.
En matière d’appui à la production, la région de Diffa a bénéficié de la mise à disposition de 304,52 tonnes de semences (mil, sorgho, niébé, arachide, riz, sésame) ainsi que de 10 tonnes de compost pour soutenir les producteurs.
Faut-il le souligner, malgré la présence persistante de bio-agresseurs et l’apparition des oiseaux granivores dans certaines zones, la campagne agricole de la région de Diffa s’annonce encourageante grâce à une pluviométrie globalement bien répartie et une bonne implantation des cultures. Les autorités agricoles restent toutefois vigilantes face aux aléas climatiques et aux menaces phytosanitaires qui pourraient affecter les récoltes à venir.
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